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20 mars 2013 3 20 /03 /mars /2013 20:30

 

André Chassaigne

 En présentant la semaine dernière à la presse, avec ma collègue du Sénat Eliane Assassi, notre proposition de loi « visant à interdire les licenciements boursiers et les suppressions d’emplois abusives », j’étais conscient de l’enjeu que pouvait représenter ce texte pour les salariés de notre pays. Alors que nous venons de franchir le record historique de de 3,2 millions de chômeurs fin janvier 2013, et plus de 5 millions si l’on prend en compte toutes les catégories de demandeurs, l’urgence est de redonner aux pouvoirs publics et aux salariés des outils législatifs capables de stopper les stratégies financières destructrices d’emploi des entreprises.

 Il s’agit de faire face concrètement à l’avalanche des plans de licenciement, présentés sous couvert de recherche de compétitivité, mais sans justification économique réelle. L’Etat ne peut rester l’arme au pied face au saccage de l’emploi, quand les entreprises réalisent d’énormes bénéfices, versent des millions d’euros de dividendes aux actionnaires, et suppriment des milliers d’emplois.

 Comme le précise l’exposé des motifs, « depuis de nombreuses années, le monde du travail constate, impuissant, l’émergence d’un nouveau type de licenciement, différent du licenciement pour motif personnel ou économique ». Ces licenciements abusifs ou « boursiers » résultent en effet du détournement des procédures de licenciements actuelles, alors que les entreprises ne connaissent parfois aucune difficulté particulière, ni prévisible. Continental, Unilever, Sanofi, Valeo, Arcelor, Goodyear, Renault, PSA, Carrefour… la liste de ces exemples continue de s’allonger mois après mois.

 Les 8 articles de ce texte ont été construits sur la base d’un travail collectif, que je juge exemplaire, associant les différentes composantes du Front de Gauche. Grâce à l’implication du Front des luttes, il s’est aussi appuyé sur l’apport et l’expertise de terrain de très nombreux syndicalistes et représentants d’entreprises en lutte, comme les Sanofi, les Fralib-Thé l’Elephant, les Pilpa…

Ce texte vise à réajuster le droit du travail pour faire face à la finance, en redéfinissant les motifs de licenciement acceptés. Il prévoit également que les licenciements sont jugés abusifs, sans cause réelle et sérieuse, si l’entreprise ou l’usine a constitué des réserves ou un bénéfice net au cours des 2 dernières années, ou si elle a distribué des dividendes, des stocks options ou procédé à des rachats d’action. Il demande le remboursement des aides publiques lorsque le licenciement aura été jugé sans cause réelle et sérieuse. Le texte remet aussi en cause la procédure de rupture conventionnelle, véritable licenciement déguisé qui a concerné plus d’un million de salariés depuis 2008. Voilà la première boîte à outils dont doit se saisir la gauche pour appuyer son action au service de l’emploi !

 Sans attendre son examen en séance publique le 16 mai 2013, dans le cadre de la « niche » parlementaire réservée à notre groupe, l’urgence est de faire connaître le plus largement le contenu de ce texte, auprès de l’ensemble du monde du travail : salariés en lutte, demandeurs d’emploi, syndicalistes, responsables associatifs…

 Voilà une proposition de loi qui ne vise que l’intérêt général. En lien étroit avec la prise de conscience qui grandit pour s’opposer à l’Accord national interprofessionnel, cet « ANI qui nous veut du mal », popularisons « cette proposition de loi qui vous veut du bien ».

 

Lic-copie-1.JPG

 

 

Le texte de la proposition de loi : 

 

 

 

ASSEMBLEE NATIONALE

 

CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958

 

QUATORZIEME LEGISLATURE

——————————————————————————————

——————————————————————————————

Déposée le            2013

 

PROPOSITION DE LOI 

 

 

Tendant à interdire les licenciements boursiers et les suppressions d’emplois abusives.

 

 

 

Présentée par :

Messieurs André CHASSAIGNE, François ASENSI, Alain BOCQUET, Madame Marie-George BUFFET, Messieurs Jean-Jacques CANDELIER, Patrice CARVALHO, Gaby CHARROUX, Marc DOLEZ, Madame Jacqueline FRAYSSE, Monsieur Nicolas SANSU.

 

 

 

 

Député-e-s

 

 

 

EXPOSE DES MOTIFS

 L’avalanche de plans sociaux de ces derniers mois donne le vertige. Loin de refluer, la crise s’est intensifiée sous le double effet d’une course effrénée à la compétitivité des entreprises et des mesures d’austérité.

 Si les licenciements et les suppressions d’emplois affectent l’ensemble des secteurs,  ils touchent plus particulièrement le secteur industriel. L’année 2012 a vu le nombre de fermetures de sites (266 enregistrées) augmenter de 40% par rapport à 2011, et depuis 2009, 1087 fermetures ont été enregistrées pour seulement 703 ouvertures. La France compte donc 384 sites industriels de moins qu’il y a 4 ans.

 Or depuis l’invention de la société unipersonnelle et la création de la société par action simplifiée, la composition des groupes s’est considérablement complexifiée, au point de perturber l’appréciation des causes économiques de licenciement. Les sociétés-mères et les principaux actionnaires ne laissent que très peu de marges de manœuvre à leurs filiales, alors même que ces dernières, sous-ensembles juridiquement autonomes, sont non seulement responsables pour elle mêmes, mais endossent de fait la responsabilité civile, sociale et économique découlant des décisions prises par les groupes auxquels elles appartiennent. Or en matière de restructuration économique, le dogme de la sauvegarde ou du renforcement de la compétitivité, difficilement récusable, sert très souvent de cheval de Troie, faisant primer l’intérêt capitalistique sur la nécessaire protection des employés. Les dispositions du code du travail concernant le licenciement économique n’offrent en effet qu’une protection très limitée aux salariés concernés. Cette tendance a d’ailleurs gagné des structures de moindre taille, qui utilisent les dispositions législatives poussées par les grandes entreprises ou les grands groupes.

 Depuis de nombreuses années, le monde du travail constate, impuissant, l'émergence d'un nouveau type de licenciement. Différent du licenciement pour motif personnel et pour motif économique - caractérisé par des difficultés économiques ou à des mutations technologiques - le licenciement «boursier» tend à se généraliser. Il présente la particularité de peser sur les salariés qui en sont victimes, alors que les entreprises qui les employaient jusqu'alors ne connaissent parfois aucune difficulté particulière, ni prévisible. En l’état actuel, notre droit permet aux entreprises de licencier en dépit de leur bonne santé économique. 

 C'est en 1999 que «l'affaire Michelin» a mis en évidence ces situations. Cette année-là, la direction annonçait simultanément des bénéfices semestriels en augmentation de 20 %, une augmentation des dividendes et la suppression de 7 500  emplois. Dès le lendemain, le cours de la bourse de l’entreprise bondissait de 12 %.

 En 2009, l'entreprise Total annonçait un bénéfice annuel de 14 milliards d'euros. De l'aveu même de la direction, près de la moitié de ce gain était destiné à être versé sous forme de dividendes aux actionnaires. Une part insignifiante de ce résultat bénéficiera aux salariés et plusieurs centaines (555 exactement) seront immédiatement remerciés.

 En 2010, alors que ses bénéfices s’élevaient à 1,22 milliards pour l’exercice 2009-2010 (en progression de 10% par rapport à l’exercice précédent), l’entreprise Alstom annonçait une restructuration et la suppression de 4000 postes.

 Aujourd’hui, pas une semaine ne se passe sans l’annonce de réductions d’activité, de fermetures de sites, de licenciements massifs par des grands groupes industriels – Air France, Valéo, Pétroplus, Continental, Carrefour, Unilever, Arcelor, Eon France, PSA, Sanofi, 3 Suisses, Renault, Goodyear –,qui entrainent dans leur chute nombre de sous-traitants, en majeure partie des petites et moyennes entreprises.

 En dépit des affirmations de leurs dirigeants, ces décisions violentes et indécentes ont rarement  pour origine la crise financière qui sévit en Europe. Il s’agit souvent de conserver des marges de profit nécessaires au maintien ou à l’augmentation de la part revenant aux actionnaires, ou à la constitution de réserves en capital. C’est donc bien davantage la financiarisation de l’économie qui est en cause, favorisée par une succession de décisions politiques, de choix économiques et fiscaux d’inspiration ultra-libérale, couplée aux réformes structurelles du marché du travail tendant à rendre ce dernier toujours plus flexible. Les travailleurs, réduits à leur «coût», sont ainsi relégués au rang de variables d’ajustement d’une économie de casino aveuglée par la rentabilité maximale et l’accumulation des profits.

 Alors que les bénéfices des entreprises du CAC 40 avaient baissé de 33% en 2009, les dividendes versés en 2010 au titre de cet exercice ont dépassé les 35 Mds d’euros (contre 36,6 Mds d’euros l’année précédente), faisant ainsi grimper le taux de distribution (qui évalue les dividendes rapportés aux bénéfices) à  62% ! En 2011, ce sont 45 Mds d’euros qui furent versés aux actionnaires au titre de l’exercice 2010, pour un taux de distribution frisant les 50% ! Ces chiffres ne sont que la conséquence du comportement des actionnaires qui exigent des entreprises une valorisation à deux chiffres des actions qu’ils détiennent, mais sont injustifiables au regard du contexte économique et du taux de croissance de l’économie dans son ensemble qui peine à atteindre les 2%.

 Fort heureusement la justice n’est pas totalement impuissante face à ces pratiques abusives : en témoigne le jugement de la Cour d’appel de Paris du 2 décembre 2010 dans le dossier LU qui a pour la première fois estimé qu’un licenciement dont le seul but est d'accroître la rentabilité des actions ne pouvait pas être considéré comme économique,  l'employeur n'invoquant pas, dans la lettre de licenciement, l'existence de difficultés économiques mais «la seule nécessité (...) de sauvegarder la compétitivité de l'entreprise». Par ailleurs, la Cour a également souligné qu'au cours de l'exercice 2000, l'entreprise se trouvait «dans un cycle de croissance ininterrompue, en particulier, de ses bénéfices opérationnels», précisant que «le salarié fait valoir, avec pertinence, que le chiffre d'affaires du secteur d'activité considéré a connu une augmentation sensible de 1999 à 2000, à savoir de plus de 400 millions d'euros, passant de 2,8 milliards d'euros en 1999 à 3,25 milliards d'euros en 2000». Elle a enfin noté que «dans le rapport annuel du groupe Danone (page 43) sans que cela soit contredit, une nette progression des bénéfices du secteur d'activité «biscuits» dont la marge opérationnelle est passée de 7,9 % en 1999 à 8,7 en 2000 ; les biscuits représentant cette année-là 24 % des ventes et 19 % du résultat opérationnel du groupe; qu'il ressort de ce même rapport, que le pôle biscuits du groupe était numéro un des ventes en France, au Benelux, en Europe de l'Est, en Inde, en Chine, en Nouvelle Zélande et numéro deux en Italie, au Brésil, en Argentine».

 Elle en a donc légitimement conclu «que ces éléments traduisent une stabilité, voire une augmentation des résultats et démontrent que la compétitivité du secteur d'activité n'était soumise à aucune menace particulière ni à des difficultés économiques objectivement prévisibles, contredisant ainsi les affirmations de l'employeur selon lesquelles il y aurait un phénomène d'érosion généralisée de la présence de certains produits du groupe sur les marchés considérés, en particulier en Argentine et au Brésil ; qu'ainsi, ces éléments sont manifestement bien loin de témoigner de l'émergence de quelconques difficultés économiques prévisibles. »

 En réalité, lors d'une rencontre avec les responsables politiques d'une ville voisine, le directeur général et le directeur de la branche « biscuits » du groupe Danone France ont avoué, comme le rappelle la Cour d'appel, que «la rentabilité actuelle des sites de production était bonne, notamment celle de l'usine LU de Ris-Orangis, mais que le groupe devait s'adapter à la concurrence internationale et aux risques d'OPA sur les actions du groupe. Il convenait donc d'agir pour augmenter la rentabilité nette du groupe à un taux qui devait atteindre 12 % (chiffre donné lors de l'entretien). Cette stratégie justifiant les mesures envisagées.»

 C'est sur le fondement de ces observations que la Cour d'Appel a considéré que « s'il n'appartient pas au juge d'apprécier la pertinence des décisions prises par l'employeur, il lui revient néanmoins de contrôler la réalité du motif économique ; que la preuve de la réalité de difficultés économiques prévisibles de la SA LU France comme du groupe Danone dont elle fait partie intégrante, n'est en toute hypothèse pas rapportée par l'employeur.»

Ce jugement a constitué évidement une victoire importante face aux comportements scandaleux des dirigeants et des actionnaires. Cependant, de telles décisions n’interviennent dans bien des cas que plusieurs années après les faits.

 Plus récemment le 3 mai 2012, à l’occasion de l’affaire Vivéo, la chambre sociale de la Cour de Cassation a annulé la procédure de consultation du comité d’entreprise saisi d’un projet de suppression d’emploi accompagné d’un plan de suppression d’emploi. Le contrôle du juge portait, à l’initiative et dans le cadre des prérogatives du comité d’entreprise, sur la validité du projet de suppression d’emploi accompagné d’un plan de sauvegarde de l’emploi, autrement dit sur la régularité d’un processus décisionnel et non pas sur le caractère réel et sérieux d’éventuels licenciements futurs.

 Dans cette affaire la Cour, s’appuyant sur l’article L1233-31 du Code du travail, a considéré que l’employeur qui consulte le comité d’entreprise dans le cadre d’un projet de licenciement collectif économique est tenu de justifier la ou les raisons économiques, financières ou techniques des mesures envisagées, faute de quoi les représentants du personnel ne sont pas en mesure de fournir un avis éclairé sur le projet. Par suite, évoquant l’article L1235-10 du Code du travail qui permet au juge de suspendre ou d’annuler une procédure de licenciement en cas d’absence ou d’insuffisance du plan de sauvegarde de l’emploi, la Cour a estimé par parallélisme des formes qu’en l’absence de motif économique, le comité d’entreprise n’avait pas lieu d’être consulté sur le plan de reclassement.

 En interdisant la poursuite d’une consultation à caractère déloyal le juge a ainsi suspendu la procédure de licenciement.

 Ces deux jugements ont, comme tant d’autres, fait les gorges chaudes des milieux patronaux, qui se sont empressés de dénoncer une immixtion intolérable du juge dans les choix de gestion des employeurs et une atteinte à la liberté d’entreprendre.

 Or les juges n’ont fait que pallier l’insuffisance des dispositions législatives en matière de licenciement économique. Ils ont jugé la situation économique florissante d’une entreprise ou son intention d’augmenter sa rentabilité ou sa compétitivité ne saurait motiver des suppressions d’emplois, et ont mis en évidence, le caractère artificiel de la distinction entre les règles procédurales et le droit applicables aux licenciements économiques.  

 Compte tenu de la situation économique que traverse la France, d’un taux de chômage préoccupant aggravé par les comportements d’un certain nombre d’employeurs qui exploitent sans vergogne la faiblesse des dispositions législatives, les auteurs de la présente proposition de loi estiment qu’il convient désormais de donner aux juges les moyens législatifs de juger au fond et non plus seulement la forme des licenciements. Nul ne peut, en effet, raisonnablement nier qu’il est préférable de prévenir que d’indemniser, ou interrompre une procédure nulle avant que de prononcer des licenciements, notamment en raison de l’insécurité juridique dans laquelle sont placés les salariés concernés et de la précarité qui découle inévitablement de la perte d’emploi. 

 Par ailleurs, à côté de ces procédures de licenciements collectifs, les employeurs disposent désormais d’autres outils pour réduire leurs effectifs et éviter les risques liés aux licenciements économiques. C’est le cas de la rupture conventionnelle, qui représente désormais près d’une rupture de contrat à durée indéterminée sur dix et compense depuis peu le recul des licenciements économiques. Il convient de mettre un terme à l’utilisation par les employeurs de ce mode de licenciement qui constitue un contournement de leurs obligations en matière de licenciement économique.

 Si ces pratiques scandaleuses suscitent toujours les réactions indignées de l’exécutif, force est de constater qu’au fil des ans,  les ministres concernés ont témoigné de davantage de  résignation que de volontarisme.

 Les auteurs du présent texte estiment, quant à eux, indispensable de remédier rapidement à certaines situations pénalisantes pour notre tissu économique (en particulier pour les employeurs respectant les règles afférentes aux licenciements économiques qui tentent de maintenir leur activité ou de la diversifier afin de maintenir dans l’emploi leurs salariés, et pour lesquels les licenciements abusifs constituent une forme de concurrence déloyale) ainsi que pour les travailleurs qui subissent de plein fouet des décisions fondées sur la seule préservation de la rentabilité des entreprises ou des groupes.

 La présente proposition de loi n’a pas vocation à mettre à mal le nécessaire équilibre entre deux principes constitutionnellement garantis, le droit pour chacun d’obtenir un emploi (et par extension de le conserver) et la liberté d’entreprendre. Il s’agit, au contraire, de renforcer cet équilibre et la justice sociale indispensable à la survie de notre modèle social, ainsi que du modèle social européen, dont la fragile construction est historiquement lié à la Déclaration de Philadelphie de 1944 de l’Organisation Internationale du Travail.

 L’article 1er propose en premier lieu de modifier la définition du licenciement économique. La rédaction actuellement en vigueur de l’article L1233-3 du code du travail permet aux employeurs de fonder les licenciements qu’ils envisagent sur le motif économique de la sauvegarde de la compétitivité (y compris par anticipation des évolutions hypothétiques du secteur), difficilement récusable. Ce prétexte sous-tend actuellement près de 80% des licenciements pour motif économique, quand bien même l’entreprise ne rencontre aucune difficulté économique ou financière majeure. L’article 1er restreint à trois le nombre de cas dans lesquels un employeur peut légitimement envisager un licenciement pour motif économique : en cas de cessation d’activité, de difficultés économiques (dont l’employeur doit faire la preuve) ou de mutation technologiques. Parallèlement l’employeur devra justifier de manière précise les mesures qu’il aura prises pour limiter le nombre de suppressions d’emplois. On passe donc d’une situation de quasi impunité à une obligation de sincérité, de loyauté de la part de l’employeur sur la situation économique et financière de l’entreprise, tant de ses employés que de la justice si ces derniers viennent à contester la procédure de licenciement ou les plans de suppression d’emploi (quelle que soit la forme qu’ils prennent : départs volontaires, non remplacement, etc.).

 L’article 2 interdit les licenciements abusifs sans cause réelle et sérieuse. Il précise l’article L1233-2 du code du travail en indiquant que tout licenciement pour motif économique est dépourvu de cause réelle et sérieuse dès lors que l’entreprise a constitué des réserves ou réalisé un résultat net ou un résultat d’exploitation dont le solde a été positif au cours des 2 derniers exercices comptables, a distribué des dividendes, des stocks option ou des actions gratuites, ou procédé à une opération de rachat d’actions. Cet article est la reprise de l’article premier de la proposition de loi des sénateurs communistes, votée par l’ensemble de la gauche sénatoriale en février dernier.

 L’article 3 prévoit le remboursement des aides publiques lorsque le licenciement pour motif économique aura été jugé sans cause réelle et sérieuse. L’entreprise se verra condamnée à rembourser le montant des exonérations de cotisations sociales dont elle a bénéficié au titre de l’ensemble des salariés initialement concernés par le licenciement ou la suppression d’emplois envisagée. Par ailleurs, l’entreprise perdra le cas échéant le bénéfice  ou l’opportunité de bénéficier du Crédit Impôt Recherche (CIR) et du Crédit d’Impôt compétitivité Emploi (CICE) voté en décembre. Enfin le juge pourra ordonner le remboursement de tout ou partie du montant dont aura bénéficié l’entreprise au titre du CIR et du CICE. Cet article reprend l’esprit de l’article 2 de la proposition de loi précitée.

 L’article 4 introduit la possibilité pour le juge d’apprécier  au fond, et non plus seulement sur la forme, les licenciements économiques attaqués. Il pourra ainsi juger du caractère réel et sérieux, et donc de la loyauté, du licenciement. Cette appréciation se fera au niveau de l’entreprise, de l’unité économique et sociale, ou du groupe auquel appartient l’entreprise et devra, en outre, s’assurer que l’employeur a respecté ses obligations en matière de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, ainsi que de la sincérité et de la loyauté de l’information fournie aux représentants du personnel. Le non-respect de ces obligations ou l’insincérité de l’information pourront à eux seul justifier la nullité du licenciement.

 L’article 5 vise à mettre fin au détournement du seuil de dix salariés lors des licenciements économiques déguisés.

 L’article 6, en supprimant  l’article L1222-8 du Code du travail, rétablit la notion de licenciement économique en cas de refus par un ou plusieurs salariés d’une modification de leur contrat de travail en application d’un accord collectif d’entreprise de réduction du temps de travail. Ainsi ces licenciements ressortiront du régime des licenciements pour motif économique. 

 L’article 7 supprime les articles relatifs à la rupture conventionnelle qui sert, dans la plupart des cas, à licencier sans avoir à passer par une procédure de licenciement beaucoup plus contraignante pour l’employeur.

 L’article 8 abroge l’article L2323-61 du code du travail qui permet dès lors qu’un accord collectif de branche, d’entreprise ou de groupe est conclu, dans les entreprises d’au moins 300 salariés, d’adapter les modalités d’information du comité d’entreprise. Il s’agit avec cet article de garantir la loyauté, la sincérité et l’exhaustivité des informations que l’employeur est tenu de transmettre aux CE et de porter à la connaissance des salariés dès lors qu’un PSE est envisagé.

Ce dispositif qui reprend l’esprit d’une proposition de loi déposée par les sénateurs du groupe communiste républicain citoyen repoussée le 16 février 2012 par une très courte majorité, est  volontairement restreint. Il ne constitue qu’un premier pas dans la meilleure protection des salariés victimes des pratiques abusives de licenciement « boursier ». Il appelle un nécessaire renforcement des droits des salariés dans l’entreprise, du développement d’une véritable démocratie sociale qui fera de ces derniers de véritables acteurs du développement économique, et non plus des variables d’ajustement. Il devra donc être rapidement complété par la mise en place d’une véritable sécurité sociale professionnelle et de dispositions permettant la reprise des sites par les travailleurs porteurs de projets alternatifs économiquement viables.

L'ampleur de la crise, la violence des comportements des dirigeants d’entreprises à l’égard des travailleurs qui produisent les richesses, la précarité dans laquelle se trouvent plongés un nombre toujours plus grand de salariés du fait de de ces agissements, la destruction de l’emploi industriel (500 000 emplois détruits depuis 2008 !) impose une action rapide du législateur face à l’attentisme coupable des gouvernements successifs.    

Les salariés et leurs familles ne peuvent se contenter de la commisération et de l’indignation gouvernementale. Ils veulent des actes.

C’est l'objet de cette proposition de loi.

 

 

PROPOSITION DE LOI

 

Article 1er

Définition licenciement économique

L’article L. 1233-3 du code du travail est ainsi modifié :

  1. Au premier alinéa substituer au terme «notamment» les termes «à une cessation d’activité ou»
  2. Après le premier alinéa est inséré un alinéa ainsi rédigé :

«L’employeur doit justifier de manière précise l’ensemble des mesures prises afin de limiter la suppression d’emplois»

 

Article 2

Interdiction des licenciements abusifs sans cause économique réelle et sérieuse

L’article L1233-2 du code du travail est complété par 2 alinéas ainsi rédigés :

«Est réputé dépourvu de cause réelle et sérieuse tout licenciement pour motif économique ou toute suppression d’emplois sous quelque forme que ce soit, décidé par un employeur dont l’entreprise a constitué des réserves ou réalisé un résultat net ou un résultat d’exploitation positifs au cours des deux derniers exercices comptables.

«Est également dépourvu de cause réelle et sérieuse tout licenciement pour motif économique ou toute suppression d’emploi sous quelque forme que ce soit, décidé par un employeur dont l’entreprise a, au cours des deux derniers exercices comptables, distribué des dividendes ou des stocks options ou des actions gratuites ou procédé à une opération de rachat d'actions.»

Article 3

Remboursement des aides publiques en cas de licenciements économiques

L’article L1235-14 du code du travail est ainsi rédigé :

«Art. L1235-14 – Lorsque le juge constate que le licenciement pour motif économique ou les suppressions d’emploi sont dépourvus de cause réelle et sérieuse, il ordonne le remboursement du montant de la réduction de cotisations sociales patronales mentionnée à l’article L241-13 du code de la sécurité sociale dont a bénéficié l’entreprise pour les salariés concernés par le licenciement ou la suppression d’emplois envisagés.

Dès lors que le juge prononce la nullité du licenciement pour motif économique ou de la suppression d’emploi, l’employeur perd le bénéfice des dispositifs prévus aux articles 244 quater B et 244 quater C du code général des impôts si son entreprise en est déjà bénéficiaire, ou l’opportunité d’en bénéficier, pour une période ne pouvant excéder 5 ans. Le juge peut également condamner l’employeur à rembourser tout ou partie du montant dont son entreprise a bénéficié au titre de ces dispositifs.»

 

Article 4

Introduire la possibilité pour le juge de juger au fonds et pas seulement sur la forme

 

L'article L1235-10 du code du travail est ainsi modifié :

«Art. L1235-10 – Dans les entreprises d'au moins cinquante salariés, lorsque le projet de licenciements dont le motif doit être conforme aux dispositions de l’article L 1233-3 concerne au moins dix salariés dans une même période de trente jours, la procédure de licenciement est nulle tant que le plan de reclassement des salariés prévu à l'article L. 1233-61 et s'intégrant au plan de sauvegarde de l'emploi n'est pas présenté par l'employeur aux représentants du personnel, qui doivent être réunis, informés et consultés.

La réalité et le sérieux du motif économique sont appréciés au niveau de l’entreprise ou, de l'unité économique et sociale ou du groupe.

La validité du plan de sauvegarde de l'emploi est appréciée au regard des moyens dont dispose l'entreprise ou l'unité économique et sociale ou le groupe.

Le respect des obligations en matière de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences ainsi que la nécessité d’informer le plus en amont possible les représentants du personnel doivent être également pris en compte.

La nullité du licenciement peut être prononcée par le juge dès lors que l’information et la consultation ne revêtent pas un caractère loyal et sincère ou lorsqu’elles ne comprennent pas un effet utile lié à la consultation

Le premier alinéa n'est pas applicable aux entreprises en redressement ou liquidation judiciaires.»

 

Article 5

Mettre fin aux détournements du seuil de 10 dans les licenciements

 

L’article L1233-25 du code du travail est ainsi rédigé :

«Art. L1233-25 – Lorsque plusieurs salariés ont refusé la modification d’un élément essentiel de leur contrat de travail, proposée par leur employeur pour l’un des motifs économiques énoncés à l’article L1233-3 et que leur licenciement est envisagé, celui-ci est soumis aux dispositions applicables en cas de licenciement collectif pour motif économique»

 

Article 6

Rétablir la notion de licenciement en cas de refus d'augmentation de temps de travail suite à accord collectif d'entreprise

L’article L1222-8 du code du travail est abrogé.

 

 

Article 7

En finir avec la rupture conventionnelle

 

Le code du travail est ainsi modifié :

  1. Les articles L. 1237-11 à L. 1237-16 sont supprimés 
  2. A l’article L. 1231-1, les termes «ou d’un commun accord,» sont supprimés.
  3. A l’article 1233-3, les termes «à l’exclusion de la rupture conventionnelle visée aux articles L1237-11 et suivants,» sont supprimés.

 

Article 8

Suppression des dérogations aux procédures du PSE lors d'un accord de branche pour les entreprises de plus de 300 salariés

 

L'article L.2323-61 du code du travail est abrogé.

Les charges pour l’Etat qui pourraient résulter de l’application de la présente proposition de loi sont compensées à due concurrence par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575A du code général des impôts.

 

 PAR ANDRÉ CHASSAIGNE - PUBLIÉ DANS : DISCOURS / INTERVENTIONS PUBLIQUES 


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6 mars 2013 3 06 /03 /mars /2013 22:26

 

 

 

 le 6 Mars 2013

 

Mélenchon : "Chavez, c'est l'idéal inépuisable de l'espérance humaniste, de la révolution"

Les drapeaux vénézuéliens, français et du Front de Gauche étaient en berne, dans les anciens locaux de campagne du Front de gauche aux Lilas. Jean-Luc Mélenchon y a exprimé son émotion, en ce jour de deuil, mais aussi sa colère envers les commentaires indignes à l’encontre de Chavez.

"Ce jour est un jour de deuil pour nous et pour de très nombreux peuples et militants. Nous nous sentons liés de cœur", a déclaré Jean-Luc Mélenchon, visiblement très ému et fatigué. "Chavez a été la pointe avancée d'un processus large dans l’Amérique latine qui a ouvert un nouveau cycle pour notre siècle, celui de la victoire des révolutions citoyennes. (…) 
Ce qu'est Chavez ne meurt jamais. C'est l'idéal inépuisable de l'espérance humaniste, de la révolution", a martelé le coprésident du Parti de Gauche, précisant "il n'a pas seulement fait progresser la condition humaine des Vénézuéliens, il a fait progresser d'une manière considérable la démocratie".

L’ancien candidat du Front de gauche s’en est pris également aux nombreux commentaires fallacieux et réjouis qui ont déferlé depuis l’annonce du décès d’Hugo Chavez. "Les Européens si prétentieux, arrogants, méprisants, l'infecte social-démocratie qui depuis 24 heures se répand en injure contre les figures progressistes d'Amérique latine feraient bien de se souvenir qu'au Venezuela contrairement à la France (...) on a fait reculer la pauvreté de manière spectaculaire, éradiqué ce qui est classé comme extrême pauvreté (...) l’analphabétisme a été éradiqué (...) on est parvenu à faire progresser de 70% la scolarisation des enfants. Voilà le bilan que nous portons fièrement à l'heure où l'image d’Hugo Chavez va se retirer. J'ai honte pour nous tous en Europe du niveau lamentable des commentaires que j'ai vus. Comment pouvez-vous être aussi infâmes et aussi bas? Comment pouvez-vous être devenus à ce point aussi insensibles à ce que représente le progressisme latino-américain dans ces moments de l'histoire pour avoir pour tout commentaire des insultes ?". 
Jean-Luc Mélenchon a conclu avec émotion, "les cendres de Chavez sont chaudes, sont brûlantes, et nous avons au cœur non seulement l'idée que nous continuons ce combat mais la haine intacte que nous avons contre les puissants et les puissances qui même à l'heure de la mort sont incapables du respect qu'ils manifestent pour tant d'autres qui le méritent moins".

Egalement au Front de gauche

Pierre Laurent avait réagit plus tôt dans la journée dans un communiqué. Il a rendu hommage à Hugo Chavez qui "reste le président des gens modestes qui a apporté des avancées démocratiques et sociales sans précédent. Sous sa présidence, le Venezuela est devenu un pays indépendant et libre de la domination des pires fléaux du sous-développement dans lequel l'avaient laissé des décennies de gouvernement des forces corrompues et soumises à l’hégémonie étasunienne. 
Son décès est aussi une grande perte pour l'Amérique latine tout entière, pour tous ces pays avec qui le Venezuela a développé des relations de coopération et de solidarité, pour tous les gouvernements progressistes avec qui le président Hugo Chavez Frias a commencé à construire une union continentale fondée sur le développement humain et le respect des souverainetés".
Marie-George Buffet a de son côté envoyé ses "condoléances à Monsieur l'ambassadeur du Vénézuela suite au décès d'Hugo Chavez. J'ai tenu à lui faire part de ma tristesse et de mon émotion devant la disparition de celui qui a permis de faire entendre la voix et la volonté de celles et ceux à qui le pouvoir de l'argent l' a toujours refusé, de celui qui permis d'ouvrir une voix différente sur le continent américain , en faveur de celles et ceux a qui tout était refusé et qui l'avaient élu dans cet objectif."

La Gauche anticapitaliste, membre du Front de gauche, salue également Hugo Chavez, "un combattant au service du peuple vénézuélien." "Hugo Chavez a commencé à changer le cours des choses en mettant en œuvre une politique sociale et redistributive dans les domaines du logement, de la santé, de l'éducation, en utilisant la manne pétrolière.
Les divergences que nous avions avec certaines de ses prises de position au niveau international, en faveur de dictateurs, ne remettent pas en cause la valeur de sa politique menée en direction des couches populaires vénézuéliennes."

A l'appel de l'ambassade du Venezuela, du Front de Gauche des latinos américains de France, du Parti communiste français et du Parti de gauche, un rassemblement aura lieu ce 6 mars à 18h30 au pied de la statue du Liberator Simon Bolivar à Paris, dans le 8ème arrondissement. La statue est située sur le cours la Reine, au débouché du pont Alexandre-III. Pierre Laurent, secrétaire national du PCF et Jean-Luc Mélenchon, co-président du PG seront présent.

 

 

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19 septembre 2012 3 19 /09 /septembre /2012 22:17

Fête de l'Humanité 2012 - Discours de Pierre Laurent aux personnalités : "le changement, ce sont les salariés qui l'on voulu. C'est pour eux que la vie doit changer !"


 

Madame, monsieur,

Chers amis, chers camarades,

 

« Dans cette bataille qui s’engage, je vais vous dire qui est mon adversaire, mon véritable adversaire. Il n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance. Sous nos yeux, en vingt ans, la finance a pris le contrôle de l’économie, de la société et même de nos vies. » François Hollande, 22 janvier 2012, Le Bourget.

Monsieur le président Hollande, écoutez le candidat François, révisez ses discours car c’est le mandat que vous ont confié les Françaises et les Français. Relisez-le vite, car si la bataille n'est pas tout de suite engagée le candidat François accusera bientôt le président Hollande.

Nous, en tout cas, on n'oublie rien. On a aimé l'année écoulée, la bataille menée. Et avec des millions de nos concitoyens, on s'est fait un serment place de la Bastille, plage du Prado, place du Capitole  : si nous battons Sarkozy, on ne lâchera rien.

Alors nous y sommes, on a battu Sarkozy et la bataille du changement commence.

 

Notre adversaire sans visage l'a bien compris. Il a déjà déclenché son tir de barrage, dégainé ses plans de licenciements, son chantage à l'exil fiscal, son matraquage idéologique sur le coût du travail, et ses commandements patronaux : « La ratification du traité budgétaire européen ne devrait même pas être un débat, ordonne Laurence Parisot, il faut le signer des deux mains. »

Eh bien madame Parisot, il n'y a qu'un problème : c'est vous qui avez perdu les élections, et nous qui les avons gagnées. Et si vous avez déclaré la guerre au changement, soyez certaine que nous et les Français qui voulons ce changement ne sommes pas décidés à nous laisser voler la victoire.

Jamais l’Europe, jamais la France, jamais notre peuple, jamais le monde n’ont affronté une crise aussi grave, aussi dure, aussi dangereuse. Et nous avons les solutions pour en sortir.

Nous ne sommes pas des opposants. Les querelles politiciennes, les tractations, les bisbilles, tout cela n’est que détail car, après dix ans de droite, l’heure vient de sonner des responsabilités, de la France, de l’avenir de notre continent et de notre union.

 

Nous ne sommes pas des opposants. Nous ne nous opposons pas à un gouvernement, nous combattons une politique, l’austérité, qui enfonce l'Europe dans la récession. Nous récusons un diagnostic erroné qui confond la crise de la dette avec le vrai mal, la crise du cancer financier qui ronge le travail. Nous refusons de nous plier à la confiscation de la souveraineté populaire par une classe financière qui possède tout, les banques, les marchés financiers, les multinationales, et qui a déclaré la guerre aux démocraties et aux peuples.

Nous ne sommes pas des opposants. Nous sommes, comme les Français, prêts à l’effort et au travail. Et après tout, s’il s’agissait de se serrer la ceinture pendant deux ans pour que le pays aille mieux, nous serions prêts à en discuter.

Mais le choc budgétaire décrété par le président de la République n'est pas, ne sera pas, le choc salutaire espéré par les Français. L'austérité appelle l'austérité, c'est la règle implacable des marchés. N'avons-nous donc rien appris des souffrances des peuples grecs, portugais, espagnols, allemands... ?

Je sais bien qu'il est à la mode de pleurnicher sur ces pôvres riches obligés de se délocaliser, sur ce pôvre Bernard Arnaud et ses quarante milliards d'euros de fortune estimés. On ne nous tirera pas une larme.

A l'heure où la fraude fiscale représente plus que le budget de l'éducation nationale, je propose un principe simple : la case prison pour les délinquants fiscaux, la case salaires pour les travailleurs ! On arrête le Monopoly et on restaure l'Etat de droit.

Et qu'on ne vienne pas nous parler de flexibilité. Ou alors qu'on ose en parler aux dizaines de milliers de salariés menacés en ce moment de licenciements dans le pays, aux PSA, aux Fralib, aux Petroplus, aux Sanofi, aux Sodimedical, à à toutes celles et à tous ceux-là qui sont sacrifiés sur l'autel de la rentabilité et du profit financier. La flexibilité réclamée par le patronat, c'est le cache-sexe de la loi de l'argent contre le travail.

Qu'on ose en parler aux 900 000 salariés victimes de la dernière invention flexible du pouvoir Sarkozy : la rupture conventionnelle !

Le changement, ce sont les salariés qui l'ont voulu. C'est pour eux que la vie doit changer.

Nous serons nombreux à rejoindre dans quelques instants les salariés venus de toute la France pour manifester dans la Fête. Oui c'est pour eux, d'abord, que le changement doit commencer ! doit commencer tout de suite !

***

Nous ne sommes pas des opposants, nous sommes des bâtisseurs.

Notre problème principal n’est pas de soutenir ou de nous opposer au gouvernement de la France. Notre problème est de soutenir l’effort nécessaire pour rompre, pour changer, pour que l’esprit de défaite face aux marchés cède le pas à l’esprit de conquête d’un nouveau modèle social, économique, écologique, financier.

Ainsi, je m’adresse à chacune et à chacun d’entre vous, à moi-même, à mon parti, le Parti communiste français, au Front de gauche, à toutes les formations, à toutes les forces de la gauche avec, à l’esprit, la responsabilité à laquelle appelle la situation.

La France, l’Europe ont besoin que se lèvent à la fois un front populaire de refus de l’austérité et un mouvement de renaissance pour une nouvelle démocratie économique et sociale.

Nous sommes comme dans un moyen-âge où celles et ceux qui le peuvent ont la responsabilité de joindre leurs efforts pour une renaissance de l’esprit démocratique contre les féodalités mondiales que les forces de l’argent ont construites.

Si nous n'y prenons garde, l'argent-roi creusera à nouveau les tunnels par lesquels les nouveaux barbares, et je pense l’héritière de celui qui tortura en Algérie, tentent de se frayer patiemment un chemin.

Ceux-là sont prêts à jeter les peuples les uns contre les autres. A la catastrophe annoncée de l'austérité, ils proposent d'en ajouter une autre  : la dissolution de la zone euro, autrement dit, la guerre des égoïsmes. Nous, avec les Grecs, les Espagnols, les Roumains, les Allemands, les Italiens, nous croyons à l'Europe, à l'Europe des peuples solidaires. On ne citera jamais assez Jean Jaurès  :

«  Un peu d'internationalisme éloigne de la patrie, beaucoup d'internationalisme y ramène  ; un peu de patriotisme éloigne de l'international, beaucoup y ramène.  »

 

***

 

Combattre l’argent, c’est aujourd’hui défendre la démocratie. C’est donc avec la conviction que la France doit engager le combat que je me présente à vous. Et ce combat commence par un simple mot : NON.

Non, nous n’acceptons pas que la Banque centrale européenne soit dépendante des marchés et indépendante des peuples.

Non, nous n’acceptons pas que le choc de compétitivité, c’est-à-dire l’abaissement social du travail soit la politique de l’Europe et de la France.

Non, nous n’acceptons pas qu’un traité européen impose aux peuples une politique de fracture sociale.

Non, nous n’acceptons pas que soit décidé de l’avenir des peuples sans les peuples. Et qu'on ne nous refasse pas le coup du « laissons passer ce traité et nous réorienterons l'Europe demain », c'est un mensonge, un marché de dupes. Mario Draghi, président de la BCE, pour lequel « la crise constitue une formidable opportunité », a annoncé la couleur, pour lui le modèle social européen est mort et le traité budgétaire est la première étape d'une stratégie qui en compte trois et qui vont s'enchaîner dans la foulée de la ratification. Je cite monsieur Draghi : «  l'union financière, budgétaire et politique qui conduira à la création de nouvelles entités supranationales est inévitable. »

Eh bien, nous appelons la France a refusé la ratification du traité Sarkozy-Merkel. Nous appelons les parlementaires, nous appelons le président de la République qui s'était engagé à le renégocier, à respecter le mandat qu’ils ont reçu du peuple et nous demandons l’organisation d’un référendum sur le traité européen de stabilité.

Nous appelons toute les forces de progrès, tous nos concitoyennes et concitoyens à se joindre à la grande manifestation unitaire pour l'Europe solidaire et contre le traité d’austérité qui se tiendra le 30 septembre prochain à Paris.

Et permettez-moi d’ajouter que, pour la gauche, voter pour ce traité, ce serait comme une dinde qui voterait pour Noël  !

 

***

A l’instant, j’ai employé un mot, celui de renaissance. Je crois à cette idée. C’est une période de renaissance intellectuelle, sociale, politique qui doit s’ouvrir.


Nous avons besoin de toutes et de tous. Et il n’y a à mes yeux aucune condition, aucun ralliement nécessaire, aucune allégeance à qui que se soit, pour débuter ce travail commun.

Le Front de gauche n’est pas une boutique, c’est un mouvement.

Le Front de gauche n’est pas achevé. Sa mission n’est pas de rassembler autour de lui, quoique évidemment le faire n’est pas si mal, la mission première du Front de gauche, c’est d’être l’un des outils par lequel forger un mouvement du peuple, une agrégation des luttes sociales, de la politique et de l’effort intellectuel.


Nous cherchons à nouveau au-delà de nous-mêmes les voies pour que le Front de gauche se transforme en Front du peuple, le pays et l’Europe ont besoin d’un Front populaire du XXIe siècle.

 

***

J’aimerais enfin souligner un point d’importance décisive.

Oui, nous partageons pleinement l’ambition affichée par l’intitulé du ministère d’Arnaud Montebourg.

Oui, le pays a besoin d’un redressement productif, ou, mieux, d’une renaissance productive. Car il ne s’agit pas de produire comme avant. Il s’agit d’avoir pour le pays une ambition et une vision de long terme. Nous sommes à l’heure des bouleversements et des bifurcations : la révolution informationnelle n’en finit pas d’ouvrir un monde nouveau. Une nouvelle révolution industrielle se cherche.

Notre responsabilité est d'engager la mutation de notre production industrielle et agricole, de nos relations commerciales en ayant trois objectifs en ligne de mire 1) l'élimination des gâchis sociaux et écologiques 2) la souveraineté alimentaire et industrielle des grandes régions du monde 3) la transition vers une croissance sociale et éducative de haut-niveau, un commerce de partage, d'échanges et non plus de compétition, de dominations et de concurrence.

Ainsi, lorsque certains moquent avec légèreté l'objectif de relocalisation, ils ont un monde de retard. Qui peut penser, à l'heure de la fracture écologique, que la dépendance massive de l'Europe aux protéines végétales sud-américaine est un bien pour la société mondiale ? Qui peut sérieusement penser que le transport de mégatonnes de produits chimiques de la Chine vers l'Europe est moderne ? Pensons-nous sérieusement une seule seconde que les Chinois, les Indiens, les Vietnamiens vont continuer à faire cadeau à l'Europe d'une main-d'oeuvre bon marché alors que chaque année ces pays produisent des cargaisons d'ingénieurs et de technologies nouvelles ?

 

Le colonialisme économique basé sur la domination de l'Occident est derrière nous. Ainsi, nous ne profiterons plus de main d'oeuvre et d'énergie à bas coût. La transition a débuté depuis des années et la seule question qui se pose est : est-ce que les peuples subiront cette transition dans le chaos social ou au contraire dans la justice et le développement ?

En d'autres termes, laisserons-nous la mondialisation se retourner contre les peuples ou bien la placerons-nous au service des peuples ?

 

Il est de bon ton dans certains milieux de parler de la Chine du bout du lèvre. J'aimerai bien quant à moi que nous soyons capable à l'instar d'autres régions du monde de penser l'avenir industriel et agricole avec vingt ans d'avance.

Le président de la République vient d'annoncer l'objectif de rénovation thermique d'un million de logement par an. J'applaudis des deux mains. Mais où est la filière industrielle ? Aujourd'hui quand on installe en France une chaudière à bois, il n'y a pas une seule entreprise française qui sache produire un aspirateur à cendre automatique.

 

Il y a un problème d'anticipation à l'échelle d'un siècle : nous sommes à l'étape d'une reconstruction de nos modes de production. Et donc il faut que la puissance publique, que l'Etat, que l'Union européenne prennent en main les acteurs essentiels : les banques, la Banque centrale européenne, les acteurs industriels et agricoles majeurs, le système public de formation.

 

Et passez-moi l'expression, mais ce n'est pas avec la bande qui est à la tête des banques qu'on va s'en sortir. L'économie est une chose trop sérieuse pour être laissé aux banquiers. On nous accuse parfois de vouloir mener une politique inflationniste par la mobilisation du crédit de la Banque centrale européenne. C'est une critique passéiste : nous proposons l'ouverture d'un crédit de transition industrielle, c'est-à-dire sélectif. Un milliard d'Euros dans la rénovation thermique des bâtiments se rentabilise en dix ans. C'est-à-dire rien à l'échelle des investissements industriels.

 

Et j'ajoute qu'on ne nous fera pas prendre de petites décisions prises par le petit bout de la lorgnette politicienne qu'on ouvrira le réel avenir d'une ambition écologique et industrielle. Fermer Fessenheim et laisser fermer les usines comme PSA par dizaines, eh bien comme signe de changement social et écologique, il y a mieux !

 

En un mot, le pays a besoin de politique, c’est-à-dire d’un cap, un cap fixé selon des objectifs humains de civilisation. Ce cap, il nous faut le construire tous ensemble, salariés, syndicalistes, intellectuels, politiques et ce cap d’intérêt national, il faut qu’il l’emporte.

Certains à gauche se bouchent le nez quand ils entendent parler d'industrie.

J'aimerais leur rappeler que leur Ipad, leur scooter électrique et que les serveurs qui accueillent Facebook, ne naissent pas dans les choux !

Un pays sans usine est un pays mort. Un pays sans ouvrier, sans ingénieur, sans scientifique est un pays mort.

Alors oui, la classe ouvrière de ce pays et de l'Europe doit relever la tête. Il faut ouvrir des usines, construire des transports en commun, isoler les bâtiments car on ne fera pas avaler qu'il est plus écologique de produire à 10 000 kilomètres ce dont nous avons besoin ici.

 

***

 

Chers amis, vous êtes nombreuses et nombreux. Je reconnais beaucoup de visages qui me sont chers, avec qui notre dialogue se poursuit depuis des années. Il y a des amis ici. Des femmes et des hommes que je respecte profondément.

Il y a des infatigables, des créatifs, celles et ceux qui ont affronté les tempêtes, certains, n'est-ce-pas cher Bernard Thibault, qui ont tant donné, qui donne tellement à leur idéal. Soyez remercié de votre présence, elle nous touche, elle me touche.

Et parmi ces visages, parmi tous mes amis du Front de gauche, il en est un que je veux saluer particulièrement aujourd'hui, c'est Jean-Luc Mélenchon. Nous formons une équipe soudée, nous n'avons pas connu que des chemins de roses et d'encens, nous avons ensemble vibré dans les victoires, encaissé des coups, ensemble. Un chose est sûre : il n'y a pas d'aventures politiques, sans aventures humaines. Et c'est aussi cela le Front de gauche. Alors oui, Jean-Luc, nous sommes fiers de ce que nous avons commencé à accomplir ensemble. On ne lâche rien !

 

Et je veux faire une remarque amicale à mes amis journalistes.

Certains m'ont tenu la jambe avec les problèmes de leadership. Je vais vous faire une confidence : ça m'intéresse autant que les problèmes de phlébite de la Reine d'Angleterre.

Et pour une raison de fond : j'ai toujours été un communiste un peu anar sur les bords. Je crois à la coopération, je crois à la polyphonie, je crois à l'indépendance et à l'unité. Ça cloche parfois, ça discutaille, et alors ? Vous voulez l'alignement derrière un chef ?

L'avenir, c'est une société du partage, de la révolution citoyenne, de la fin de l'organisation présidentialiste de la société. Et vous savez, je pense que le Front de gauche doit devenir une coopérative bouillonnante.

Alors, mes amis journalistes, ça défrise les modèles ? On a du mal à s'arracher à un lecture virile et patriarcale de la politique ? C'est normal, pas d'angoisse, c'est juste que le monde change.

 

***

 

Je veux dire enfin un mot de l'avenir du Parti communiste français et de notre prochain congrès.

 

Le récit qui s'est imposé ces trente dernière années est à la fois simple et juste : le communisme et le PCFsont entrés en crise avec l'échec de l'expérience soviétique et le capitalisme s'est présenté comme la seule voie crédible.

Tout cela était apparu juste. Jusqu'à maintenant. Car l'histoire s'est renversée : c'est le capitalisme qui est en crise, plus nous.

 

Et vous devez comprendre, je le dis en particulier aux commentateurs de la vie politique, que nous sommes désormais entrés dans une nouvelle histoire, un nouveau récit.

Nous regardons l'avenir, nous regardons nos responsabilités, nous développons notre action internationale, une nouvelle génération de jeunes intellectuels, de syndicalistes, de travailleurs nous a rejoints !

Je ne dis pas cela pour pousser un cocorico qui n'aurait aucun intérêt. Je dis cela car j'ai la conviction que notre pays, et notre parti, vont vivre une période de renaissance intellectuelle et politique.

 

Les enfants de la crise, les enfants du début des années 1980 et 1990 arrivent à maturité politique avec une donnée fondamentalement différente de la génération précédente : le monde dans lequel ils sont nés est un monde de dangers, de guerre, de crash écologique, d'abaissement de la valeur de la personne humaine à la valeur comptable et, dans le même mouvement, c'est un monde où les possibilités de partage des savoirs, des informations, de coopération à des milliers de mains sont nées.

C'est dans ce monde que nos enfants ont grandi : le monde des gâchis et le monde des partages.

 

Les racines de l'idée de mise en commun, d'un communisme de nouvelle génération sont là. Et c'est pour cela qu'une page est tournée, qu'une histoire nouvelle s'écrit.

C'est pour ces raisons simples qu'un mouvement de renaissance, pour le communisme, pour le PCF et, bien au-delà, est en train de chercher les voies de son accouchement. Et à nos yeux, il n'y a aucun préalable pour se mettre autour d'une table et pour travailler car il faut travailler, sortir des cases dans lesquels nous sommes tous plus ou moins enfermés, et travailler, travailler, travailler ensemble, sans cesse.

 

Alors s'agissant du Parti communiste français, dont nous venons ce jeudi de convoquer le congrès du 7 au 10 février prochain, je vous le dis comme je pense, devant l'importance historique des enjeux : ne vous attendez pas à un congrès plan-plan. N'attendez pas de nous que nous prenions des mines grises et des airs déconfits parce que ça va être rock n'roll.

Ce sera le congrès de la France et de la coopération mondiale, cela sera le congrès des ouvriers et de l'écologie, cela sera à la fois le congrès de la jeunesse et celui qui mariera Rousseau et Marx, cela sera le congrès des entreprises en lutte et d'une nouvelle économie politique. Cela sera le congrès du développement du Front et de gauche et d'une nouvelle ère pour le Parti communiste français.

 

Alors le message est clair : accrochez-vous aux rideaux, ca va secouer. Le Parti communiste est de retour pour être utile au peuple, à la France, à notre Union, à l'Europe. On ne lâche rien !

 

Vive le Front de gauche !

Vive le Parti communiste français !

Vive la République !

Vive la France !

 

Et vive l'Humanité !


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2 juillet 2012 1 02 /07 /juillet /2012 19:42

      Chassaigne appelle Bartolone et le gouvernement à entendre le Front de gauche

Chassaigne appelle Bartolone et le gouvernement à entendre le Front de gauche

 

André Chassaigne a répondu ce lundi après-midi à Claude Bartolone, qui mettait en cause les députés communistes pour leur possible abstention lors du vote de confiance au gouvernement prévu demain.

Le président du groupe Gauche démocrate et républicaine met en cause la sourde oreille du gouvernement Ayrault et du président de l'Assemblée nationale, le socialiste Claude Bartolone, aux propositions émanant du Front de gauche "de nature à sortir le pays de la crise en répondant aux attentes de toutes celles et tous ceux qui ont voté pour le changement".

Volonté

Dans un communiqué, André Chassaigne rappelle ces propositions: "Une hausse du pouvoir d'achat, une relance de l'emploi et une renégociation des traités européens qui enserrent les états dans les griffes des marchés". Le président du groupe GDR déplore: "Les premières annonces gouvernementales n'en portent malheureusement pas la trace. Alors, comme le dit encore Claude Bartolone, "il faut discuter"! Et entendre ces propositions, pour permettre à la France de sortir de la situation dans laquelle elle se trouve actuellement. C'est cette volonté qui animera demain les Député-e-s Front de gauche."

Ce lundi matin, interrogé sur la possible abstention des députés GDR, Claude Bartolone avait expliquer sur RTL: "Il faut discuter". "C'est toujours grave (s'ils ne votaient pas), car quand un pays est dans la situation qui est celle de la France actuellement, plus nous serons rassemblés et mieux ce serait"

S.G. "L'Humanité du 02 juillet 2012"

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10 mai 2012 4 10 /05 /mai /2012 20:58

      

Communiqué de Martine Billard, co-présidente du Parti de gauche, et Delphine Beauvois, secrétaire nationale du Parti de Gauche en charge de l’égalité femmes-hommes

Le Conseil constitutionnel, suite à une question prioritaire de constitutionnalité déposée au nom d’un élu et ancien ministre poursuivi pour harcèlement contre trois femmes, vient d’abroger la loi contre le harcèlement sexuel. Pour la première fois dans l’histoire des avancées des droits des femmes, une loi est abrogée et ce vingt ans après avoir été votée. Cette abrogation entraîne l’annulation de toutes les poursuites en cours !

Certes la loi était insuffisante et se retournait parfois contre les femmes accusées de dénonciation calomnieuse. Mais au lieu de l’améliorer, vingt ans de luttes pour faire reculer l’impunité dont profitent des hommes agresseurs, souvent en position de pouvoir que ce soit économique, politique ou autre, sont effacés d’un coup au détriment des femmes. Pourtant le Conseil Constitutionnel sait qu’une nouvelle loi ne pourra pas être votée dans les semaines qui viennent. Les femmes vont donc rester des mois sans protection.

C’est irresponsable et un signe de mépris envers les femmes victimes de harcèlement.

Une nouvelle loi devra donc être votée en urgence dès l’été. Les députés du Front de Gauche s’y engagent.

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8 mai 2012 2 08 /05 /mai /2012 20:49


 

      mai 12


Drôle de soirée électorale. La défaite de Nicolas Sarkozy a fait s’exhaler un soulagement universel et une formidable bouffée d’envie de vivre autrement. Mais c’est tout. Je veux dire qu’il n’y avait rien qui ait ressemblé à ce que fut 1981 dont le souvenir a pourtant été beaucoup sollicité par les commentaires. En 1981 la gauche avait un programme commun et comptait faire le socialisme. Personne ne sait ce que l’on compte faire au juste à présent. Je veux dire que c’est la première fois que les socialistes gagnent sans aucun projet de société ni aucune réforme emblématique. La pluie des truismes et des mots creux s’est donc vite diluée dans le vide. Et la soirée a vite tourné en rond sur les plateaux de télé. Les dirigeants socialistes n’avaient rien à dire sinon leur émotion et leur compassion pour la tristesse du camp d’en face. Noble retenue et fair-play en bronze antique. Le camp d’en face n’avait rien à dire non plus sinon sa déception et son émotion. Noble fair-play et retenue en marbre antique. Ces salamalecs mutuels, coupés de petites remontées du gaz de la campagne électorale lassèrent vite. Impossible de lancer un débat. J’ai pu en faire l’expérience. A la Bastille, on vit la tribune, une magnifique rangée de costards cravates masculins, recommander à la foule de ne pas rater le dernier métro. Sur les écrans tout échange était sans cesse interrompu par des images à vocation palpitante mais qui, en vérité, rendait totalement virtuelle la réalité qu’elle prétendait cerner au plus près : « la voiture de François Hollande va démarrer ! La voiture a démarré. La voiture roule suivie par de nombreux motards. Les motards sont nombreux qui suivent la voiture. La voiture accélère devant les motards qui roulent en nombre derrière la voiture ». Puis ce fut « l’avion de François Hollande va décoller ! L’avion a décollé » et ainsi de suite. Comme le souvenir de cette immense liesse est encore très frais, respectons la trace de ses vibrations teeeeeellement émouvantes. Mais il est impossible à l’observateur qui a de la mémoire et de la culture de gauche de ne pas se sentir perplexe. Quels mots trouver pour rendre compte de cette étrange ambiance ? « On l’a viré, on l’a viré » lancèrent les nôtres sur l’air de « on lâche rien ». Il est vrai qu’ils se lassaient des « on a gagné, on a gagné » trop platement footballistique à leur goût. La foule reprenait de bon cœur ce résumé du sens de la soirée. Sur la place de la Bastille des groupes de militants socialistes venaient saluer les nôtres amicalement. Beaucoup remerciaient nos camarades venus, avec leurs drapeaux, se joindre au rassemblement. Mais pour les chefs socialistes : le Front de Gauche, quézaco ?

Ils, elles, remercient les « humanistes », et même le Modem, sans oublier « nos amis écologistes ». Bref tout ce qui compte pour du beurre dans le résultat et dont il est possible de caresser la tête sans risque. Mais le « Front de Gauche » ? C’est le parent qui fait honte ? On dirait bien. A moins qu’il soit considéré comme peu avouable de lui devoir autant ! Car il y avait un constat chiffré pourtant facile à faire. Mais j’admets qu’il avait du mal à trouver sa place entre l’observation des mouvements de la voiture de François Hollande, des motos et de l’avion, sans oublier l’émotion des uns et la déception des autres. Un fait qui ne nécessite que des connaissances mathématiques rudimentaires. Nicolas Sarkozy a été battu par le Front de Gauche. Car si l’on retire nos quatre millions de bulletins de vote, François Hollande ne recueille que 40, 2% des voix. Au deuxième tour on élimine. Nous l’avons fait. Nous avons éliminé Sarkozy. Combien « d’humanistes, de Modem » et même de « nos amis écologistes » aurait-il fallu rassembler pour compenser cette masse politiquement active et déterminée au point d’aller mettre un bulletin de vote qui ne la représentait pas ? Le résultat est assez serré pour que nous puissions rappeler notre décisive existence à quelques désinvoltes. 

Comment et pourquoi faire ? Nous n’avons pas éliminé Nicolas Sarkozy pour nous contenter d’une soirée de sortie place de la Bastille avant le dernier métro. Maintenant il faut donner au peuple la part à laquelle sa victoire lui donne droit. C’est-à-dire du pognon et des services publics, pour résumer l’affaire ! Comme l’élection législative arrive c’est le moment de le dire avec un bulletin de vote. Nous allons donc commencé par aller rechercher ceux qui ont voté avec nous à l’élection présidentielle. Et nous allons sollicité ceux qui ont hésité et choisi au dernier moment de voter Hollande en pensant se donner une garantie de victoire contre Sarkozy. Cette fois-ci, il s’agit d’assurer le coup à gauche. Ils peuvent le faire sans risque réel ou supposé en votant pour que ça change vraiment avec une gauche qui sert les objectifs de l’humain d’abord. Nous allons leur proposer de se donner une garantie à gauche en élisant nos députés. Ces députés-là ne lâcheront rien. Ils continueront le travail commencé en chassant Nicolas Sarkozy. Plus il y en aura, meilleur sera le rapport de force quand commencera la négociation sur le SMIC, la discussion avec madame Merkel et ainsi de suite. Elire des socialistes n’améliore pas le rapport de force avec la droite. Tout au plus cela confirme le niveau minimum de leur programme. Avec nous c’est le bond en avant, une nouvelle ligne d’attaque bien avancée. C’est l’ambiance de ce moment. Voir la Grèce.

Le vote des grecs intervenait dimanche lui aussi. Le résultat a placé en tête de la gauche l’organisation sœur du Front de Gauche en Grèce. Syriza est passé de 4,5% des suffrages en 2009 à 18% cette fois-ci. Mais les néo-nazis ont recueilli 6,5% des voix. La presse libre indépendante et éthique tire donc la leçon essentielle de cette situation : c’est une percée de l’extrême droite ! La même machine à nier la réalité qui a fait en France les beaux jours de madame Le Pen s’est mise en mouvement. Pourquoi ? Parce que ces journalistes-là aiment par-dessus tout ce qui fait sensation. Et comme leur éthique et préférence personnelle, dont on devine les racines, les tournent plutôt de ce côté de l’échiquier, ils joignent l’utile à l’agréable. Il est frappant de voir comment ceux qui se sont livrés à toutes les provocations contre le Front de Gauche sont les premiers à courir devant pour faire des arpèges sur la « percée des nazis grecs ». La palme au journal « Le Parisien » qui fit une campagne assidue contre le Front de Gauche en général et contre moi en particulier. Il est vrai qu’il a, de longue main, ses tendresses pour l’extrême-droite des comptoirs de bistrot. Il titre donc dans un souffle « l’extrême-gauche et les néonazis font une percée en Grèce ». La même ? Comme ils aimeraient que ce soit le cas ! Il mentionne à la treizième ligne le score de Syriza. Mais ce sera la seule référence à son succès. Tout le reste est consacré à faire des phrases sur « les néonazis », avec photo en gros plan de l’énergumène qui les dirige. Elle n’est pas belle l’information populaire ? Parler pour ne rien dire de vrai et faire lire pour ne rien apprendre.

L’essentiel est dans la conjonction des faits. En France la majorité se tourne vers la gauche pour régler les problèmes qui résultent de la politique européenne des libéraux. Mais c’est le PS qui est préféré. Nous assurons la défaite de la droite sans contrepartie. Nous n’entrons pas au gouvernement. Exactement ce qu’a fait avant nous Syriza face à la droite et sous le pouvoir socialiste soumis aux plans d’austérité européen. Contre vents et marées. Et même au prix d’une scission du parti. Une minorité préféra en effet une ligne plus accommodante avec le Pasok, le parti socialiste grec. Cette aile vient de recueillir 6% des suffrages. Un gachis ! Il n’en reste pas moins que nous avons battu le parti socialiste grec de Papandréou. Et nous sommes à une portée de cailloux derrière la droite. La droite n’a pas de partenaire pour former une majorité. Placé en tête de la gauche, Syriza a proposé à toutes les autres formations de gauche de constituer un gouvernement ensemble. Exactement ce que nous aurions fait si nous avions été placés dans la même position. Pour passer de Papandréou à Syriza il aura fallu trois ans et de la fermeté politique. Cette trajectoire me paraît annonciatrice pour bien des régions d’Europe.

Quelques heures à peine ont passé et madame Merkel a commencé son bras de fer avec le nouveau président français tout juste désigné par le suffrage universel. Pas question de renégocier le pacte d’austérité, dit-elle, puisque vingt-cinq pays l’ont déjà ratifié ! Oui mais, il lui était seulement demandé un « additif » au traité. Michel Sapin avait bien précisé : juste un additif ! Un simple document qui s’engagerait sur des objectifs de croissance. Ou même seulement sur l’idée qu’il faudrait aussi de la croissance. Nein ! Pas question non plus. Elle en a même rajouté. Elle veut bien qu’on parle de croissance mais à sa manière à elle. Une grosse sauce libérale pur jus. Hollande aurait juste le droit de répéter les choses humiliantes que l’italien Mario Monti a déjà été contraint de signer il y a peu.  Il est vrai qu’il s’était permis quelques grognements de protestation contre la politique d’austérité. Lui aussi ! Un libéral si avancé. Un doctrinaire de première ! Quelle déception ! On lui a vite cloué les mains sur la table. Il a dû aussitôt jurer qu’il renonçait à toute politique de relance par la dépense publique. Il avait dû promettre que seule une politique de réformes structurelle et une relance de l’innovation et de l’augmentation de la compétitivité serait appliquée. Ce néant de Van Rumpuy, prétendu président de l’Union Européenne est même alors sorti de sa naphtaline pour croasser ! On l’entendit asséner que la politique d’austérité était la seule base acceptée pour toutes les politiques en Europe. De tout cela, combien de fois en avons-nous traité ici même, ces temps derniers ! Quels sourires condescendants nous ont accueillis les rares fois où les commentateurs se sont intéressés à l’Europe. Vingt-quatre heures après l’élection de François Hollande voici qu’il doit répondre aux questions que l’on ne posait qu’à moi : « Que ferez-vous si les allemands ne sont pas d’accord ». Comme on le sait ma réponse était « irréaliste » et le « vote utile » y a mis bon ordre. Admirons donc la suite réconfortante de la mise à l’écart de nos solutions. mai 12


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7 mai 2012 1 07 /05 /mai /2012 21:44

 

 

"Une victoire qui ouvre un nouvel espoir en France et en Europe" 

En élisant aujourd'hui 6 mai, François Hollande président de la République, le peuple de France s'est libéré d'un pouvoir qui l'a méprisé et agressé pendant 5 ans. Je veux dire la joie des communistes qui ont combattu sans relâche Nicolas Sarkozy et sa politique et qui ont œuvré de toutes leurs forces à cette victoire.

Je veux féliciter François Hollande pour son élection. Les femmes et les hommes qui se sont rassemblés sur sa candidature pour infliger à Nicolas Sarkozy la défaite qu'il méritait ont ouvert un nouvel espoir en France, et en Europe.

Je veux remercier les millions d'électrices et d'électeurs du Front de gauche qui ont apporté une contribution décisive à ce résultat. Sans la campagne mobilisatrice menée par le Parti communiste français et ses partenaires du Front de gauche avec leur candidat commun, Jean-Luc Mélenchon, sans les propositions de notre programme, L'Humain d'abord, sans notre engagement déterminé entre les deux tours, la victoire n'aurait pas été possible. Elle ouvre un nouveau chapitre pour notre pays.

François Hollande est le premier président élu par les électrices et les électeurs de gauche depuis 24 ans.

Il était indispensable de mettre un terme à une présidence au service des privilégiés, prenant systématiquement pour cible le monde du travail, ses droits sociaux et démocratiques, les libertés démocratiques.

Il était indispensable que le co-auteur, avec Angela Merkel, d'un traité européen promettant l'austérité à perpétuité aux peuples et les plein-pouvoirs au capitalisme financier, soit désavoué par son propre peuple.

À tous les peuples d'Europe qui attendaient ce signe de la France, je dis : ensemble, il redevient possible de faire reculer la dictature financière qui nous menace tous ; ensemble, nous pouvons relancer le combat pour une Europe démocratique, une Europe de justice sociale, de développement solidaire et écologique.

Oui, ce 6 mai 2012, nous avons remporté une première bataille capitale. Un président de gauche siège à l'Élysée. La gauche doit sans tarder répondre aux urgences sociales qui n'attendront pas. Des mesures immédiates pour les salaires, pour la relance du pouvoir d'achat, pour la lutte contre le chômage et la renégociation d'un traité européen doivent être prises.

S'ouvre dans le même temps une nouvelle bataille, celle des élections législatives dont va maintenant dépendre la possibilité de maintenir grande ouverte la porte du changement.

Il faut maintenant élire à l'Assemblée nationale une majorité de gauche qui soit à la hauteur de la situation et compte pour cela en son sein les députés prêts à voter les lois sociales et démocratiques sans lesquelles le changement ne sera rien.

Il faut de très nombreux députés qui n'aient pas une seconde d'hésitation pour abroger les lois scélérates du quinquennat Sarkozy et des dix années de droite au pouvoir.

Il faut de très nombreux députés pour reprendre le pouvoir sur le secteur bancaire et financier, pour mettre en place un pôle public de la banque et du crédit.

Il faut de très nombreux députés favorables au relèvement significatif du SMIC et des salaires, décidés à engager le retour de la retraite à 60 ans à taux plein pour tous, à interdire les licenciements boursiers, à relancer l'emploi industriel et les services publics.

Il faut de très nombreux députés qui aient le courage de soumettre au vote des droits nouveaux pour les salariés du public comme du privé, pour les travailleurs indépendants à l'avenir précaire, pour les jeunes qui méritent mieux que l'apprentissage à vie, pour les femmes dont les salaires sont toujours largement en deçà de ceux de leurs collègues masculins.

Les menaces de la droite et de l'extrême droite pour empêcher ces changements ne sont pas mortes avec la défaite de Nicolas Sarkozy. Leurs candidats aux élections législatives doivent être partout battus, et il faut barrer la route à l'entrée du FN à l'Assemblée nationale. Partout où elle a eu cette possibilité en Europe, l'extrême droite a aggravé les reculs sociaux. Il n'en sera pas ainsi en France, le PCF et ses partenaires du Front de gauche s'y engagent.

Ce soir, j'appelle les candidates et candidats du Front de gauche aux élections législatives à repartir partout au combat pour rassembler autour de ces objectifs l'ensemble des électrices et des électeurs qui ont permis la victoire à l'élection présidentielle.
J'appelle l'ensemble de ces électrices et électeurs, pour garantir le changement, à mettre les candidats du Front de gauche en tête de la gauche dans le maximum de circonscriptions, le 10 juin, et à en élire ensuite le plus grand nombre, le 17 juin prochain.

Pierre Laurent
Secrétaire national du Parti communiste français

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7 mai 2012 1 07 /05 /mai /2012 21:19

 

mai 1206
Dimanche 6 mai 2012 - 20h10

Déclaration de Jean-Luc Mélenchon

Ce billet a été lu 20 237 fois.

Sarkozy, c'est fini, enfin ! Ainsi est réglé le compte du fossoyeur des acquis sociaux et des services publics de notre République. Sa défaite est celle de son projet d'extrême-droitisation. C'est une très bonne nouvelle pour la France et pour l'Europe. Le monde, qui nous regarde connaît de nouveau l'audace des Français.

Une page est tournée. Une autre commence pleine d'exigences. Je félicite François Hollande pour son élection. Son avantage lui donne les moyens d'agir. Je souhaite le meilleur au nouveau président comme à notre pays.

J'adresse un salut reconnaissant à la résistance acharnée du mouvement social qui a préparé cette victoire. Les syndicalistes ont ce soir le dernier mot contre celui qui les menaçait. Je félicite les quatre millions d'électeurs du Front de Gauche dont les votes ont fait la décision aujourd'hui. Au même moment ce soir, notre parti en Grèce passe en 1ère position de la gauche. La leçon de cette heure est que pour sortir de la crise de la civilisation capitaliste les peuples cherchent une issue à gauche.

C'était bien une manipulation que la place honteusement accordée aux thèses de l'extrême droite entre les deux tours. Le Front national  n'est pas du côté du monde du travail. Ses électeurs ont voté Sarkozy. Ses chefs ont déserté avec leurs bulletins blancs.

Le Front de Gauche s'engage, autonome et conquérant pour que la défaite de la droite et l'élection de François Hollande devienne la victoire des exigences aigües qui viennent de s'exprimer. Les élections législatives doivent approfondir notre victoire. Le Front de Gauche en est l'outil fidèle.

Tout commence à présent pour la France et pour notre gauche. Place à la fraternité ! Place au peuple !mai 12


 

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28 avril 2012 6 28 /04 /avril /2012 18:01

Ne vous fiez pas à ces sirènes qui vous chantent une belle chanson sur une mélodie attirante


Nous savons tous que les sirènes n'existent pas mais dans la mythologie les sirènes attiraient inéxorablement les marins et leur bateau contre les rochers, les falaises, les abîmes, les ténèbres.

C'est ça le programme Le Pen, une mélodie déjà entendue dans les années 1930 :

  • La France aux Français;
  • "Travail - Famille - Patrie"
  • 5 millions d'immigrés, 5 millions de chômeurs (à l'époque les immigrés étaient Juifs, Polonais, Italiens, Portugais, Espagnols. Aujourd'hui ils sont Musulmans, Magrébins, Turcs, Africains, Chinois etc);

Cette litanie nous a emportés vers les abîmes de la guerre horrible de 39-45 faite de haine, de violence, de génocides. Si nous restons sur cette voie sans issue nous serons condamnés à revivre l'histoire.

 

Si la parole politque n'est plus audible, écoutez la parole des sages.

 

"Il reste encore, dans nos nations occidentales, des minorités qui sont convaincues que la présence étrangère d’émigrés naturalisés souille l’identité nationale. La xénophobie, l’antijudaïsme persistent en dépit de l’intégration européenne. Les nationalismes chauvins, fondés sur l’idée de pureté, ne sont pas morts."  Edgar Morin

 

La colère nous détourne de la vraie solution à nos problèmes du quotidien. Si les personnes qui votent Le Pen ont une âme de bon samaritain, elles entendront peut être un Homme de Foi qui a milité toute sa vie pour le bien être de tous.

 

"Un raciste est un homme qui se trompe de colère." Abbé Pierre


 Quels sont nos problèmes du quotidien :

  • Avoir un emploi stable et durable
  • Avoir un salaire qui permette de vivre dignement
  • Avoir un logement décent avec un loyer modéré
  • Avoir un système de sécurité sociale égalitaire et accessible à tous
  • Avoir accès à la culture et la formation

Régardez dans le programme du FN si vous trouvez la solution à ces problèmes. 


Vous ne les trouverez pas !


Car le programme du Front National est un programme de Droite comme celui de Sarkozy qui ne dit pas son nom. Simplement Mme Le Pen défend un capitalisme hexagonal et protectionniste !

Pour le Front de gauche nous avons un programme d'avenir "L'Humain d'abord" pour répondre à nos besoins fondamentaux.

La solution c'est le partage des richesses par le plus grand nombre, sans exclusion ni différence.

 

 

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18 avril 2012 3 18 /04 /avril /2012 20:02

Marseille 24Chères amies, chers amis,

Il me tient à cœur de vous expliquer pour quelles raisons je vais voter pour Jean-Luc Mélenchon du Front de Gauche au premier tour de la présidentielle le 22 avril prochain, et peut-être, je l’espère, au second tour aussi. J’espère que mes raisons, si elles ne vous convainquent pas, vous feront au moins réfléchir. Si certains sont convaincus par cette adresse, n’hésitez pas à le partager autour de vous.

Tout d’abord, comprenez que je souhaite que le Front de Gauche dépasse le Front National au premier tour. La peur d’une Marine Le Pen présente au second tour reste dans tous les esprits, cela verrouille le système de la Ve République et pousse la plupart des électeurs de gauche, qui se sentiraient enclin à voter Mélenchon, à préférer voter Hollande, sans véritable conviction.

Lire la suite !

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