« L'austérité n'est pas une solution, ne nous racontez pas de salades !»
Cette action solidaire, syndicale et politique a donc permis de souligner un certain nombre de problèmes qui ont été exposés à l'occasion d'interviews et de prises de paroles publiques durant la matinée par le porte-parole du PCF, Olivier Dartigolles, le responsable de la commission agriculture du parti, Xavier Compain et le secrétaire général du MODEF, Raymond Girardi.
Tous trois désignaient, alors que le pouvoir d'achat des français est en berne, le problème du prix abusif à la consommation. Une démarche pédagogique qui -suscitant la curiosité des journalistes- fut amoindrie par les rédactions à mesure que la journée avançait. Nos représentants ont notamment souligné le fait que l'agriculture devait continuer à jouer un rôle moteur pour assurer la souveraineté de la sécurité alimentaire, et que ce faisant l'alimentation devait répondre avant tout aux besoins humains et non à ceux des spéculateurs. Ils exposaient la nécessité à ce jour de proposer des alternatives qui permettraient à chacun de vivre décemment de son salaire, en rappelant alors l'urgence pour l'économie d'établir un SMIC à 1 700 €, une mesure qui permettrait d'augmenter le pouvoir d'achat et conséquemment d'asseoir une consommation saine et stable. Enfin, ils invitaient le gouvernement à assurer une plus juste rémunération des paysans et des salariés agricoles, conditions nécessaires au bon développement de l'emploi agricole. C'est aussi que des solutions existent pour qui sait les voir.
Pour Xavier Compain « les communistes proposent une alimentation saine, de qualité, relocalisée et accessible à tous ». Le MODEF et le PCF, pour soutenir ces engagements, ont notamment défendu l'idée d'un encadrement des marges de la grande distribution et ce par l'application de l'article L-611-4-2 du Code Rural, qui propose la mise en place d'un coefficient multiplicateur entre le prix d'achat et le prix de vente des produits agricoles. Une réforme efficace et efficiente du système agricole français, telle que la propose le PCF, suppose aussi l'adoption d'un certain nombre de propositions, telles que la taxation des importations abusives qui écrasent les productions locales, la planification de la production, la régulation les marchés (par exemple en définissant des calendriers d'importations), la préservation du foncier, et le soutien des exploitations et des filières les plus fragiles.
Enfin, le PCF se prononce pour obliger les distributeurs à indiquer l'origine des produits agricoles mais aussi à définir de nouvelles normes à l'importation (qui étaient jusqu'à lors moins contraignantes que celles imposées à l'exploitation française). C'est en poussant un caddy rempli de fruits et légumes qu'Olivier Dartigolles et Xavier Compain se sont rendus à Matignon et cela afin d'engager le gouvernement « blafard » à « vitaminer sa politique ». Xavier Compain tenait en effet à « distribuer des tomates bien rouges à Jean-Marc Ayrault » pour qu'il « retrouve les couleurs de la gauche ».
A l'issue de l'entretien avec Emmanuel Grégoire, chef adjoint du cabinet du Premier Ministre, Olivier Dartigolles déclare que si, d'une part le « panier de fruit » serait effectivement remis en main propre à m. Ayrault, son délégué aux relations avec les formations politiques s'est engagé à retransmettre mot pour mot les propositions apporté par le PCF. Espérons qu'il soit entendu et que notre initiative ne compte pas pour des prunes et que les actes suivent.