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20 mars 2013 3 20 /03 /mars /2013 21:05

 

TRIBUNES -  le 19 Mars 2013

Comment entraver l’action syndicale

 

 

«On ne peut analyser les transformations ou les obstacles à la syndicalisation sans prendre au sérieux les politiques patronales qui visent à entraver et encadrer l’action collective des salariés. » Or, trop souvent, les sciences sociales qui se penchent sur le fait syndical « laissent dans l’ombre un acteur crucial : le patronat », constate le sociologue Étienne Pénissat, en introduction à la dernière livraison de la revue Agone, consacrée aux diverses stratégies patronales visant à « réprimer et domestiquer » la main-d’œuvre.

Alors que la répression syndicale est souvent ramenée aux cas les plus brutaux et médiatisés (lock-out, recours à des vigiles, licenciements ou assignation des salariés devant les tribunaux), sept contributions de syndicalistes et de chercheurs nous font explorer les méthodes plus insidieuses mises en œuvre au quotidien par les entreprises pour empêcher ou affaiblir l’action syndicale. On découvre ainsi la « surveillance de tous les instants » pesant sur les salariés et les délégués à la Fnac, racontée par un ancien délégué SUD, le récit, par le sociologue Baptiste Giraud, de stages de formation en « gestion du conflit », organisés par des cabinets de conseil en management, ainsi que les campagnes de pression et de propagande déployées par les entreprises aux États-Unis pour empêcher l’implantation d’un syndicat.

Si les entreprises savent manier le bâton, elles agitent aussi, voire plus, la carotte, consistant à « acheter » des délégués trop revendicatifs par des promotions, à acheter leur départ de l’entreprise, ou à choisir une organisation syndicale pour en faire un partenaire privilégié chargé de tenir les salariés. La sociologue Marlène Benquet raconte ainsi comment un groupe de la grande distribution – on reconnaît Carrefour – décide, après la grande peur de Mai 68, de « trouver un partenaire pour faire du dialogue social », dans l’idée que « la meilleure prévention contre le risque syndical, c’est la présence syndicale elle-même ». Le choix se porte sur Force ouvrière, qui deviendra pour des années le premier syndicat du groupe, doté à ce titre de moyens supplémentaires, et avec qui s’instaure à coups de faveurs réciproques une cogestion permanente des conflits.

Plus loin de nous, l’historien Xavier Vigna décrit comment les patrons ont œuvré pour « préserver l’ordre usinier » dans un après-68 marqué par une forte insubordination des salariés, avec là encore le recours au syndicalisme « indépendant » mais aussi, par exemple, la décentralisation industrielle, par laquelle les entreprises ont voulu contourner les forteresses ouvrières de la « ceinture rouge » de Paris, pour trouver une main-d’œuvre plus docile en province. Et l’historien de conclure que c’est finalement la crise économique et l’explosion du chômage qui « contribueront le plus à la pacification forcée des relations sociales ».

Fanny Doumayrou

Réprimer et domestiquer :  les stratégies patronales,  Revue Agone. n°50, janvier 2013, 20 euros.

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19 mars 2013 2 19 /03 /mars /2013 23:03

 

      

 

 

Cahuzac : une démission qui s’imposait

 

Après la décision du parquet de Paris d'ouvrir une information judiciaire pour blanchiment de fraude fiscale à l'encontre du ministre au budget, la démission de Jérôme Cahuzac s'imposait. En toute indépendance, la justice doit faire son travail.

 

Tout en respectant la présomption d'innocence, le climat des affaires, de l'impunité, a fait trop de mal à la politique. La France doit résolument engager un vrai combat contre le règne des affaires qui  alimente le "tous pourri". Cela n'a que trop duré. Quant au mini-remaniement, il est un affichage clair, de l'emprise de l'austérité européenne sur les orientations budgétaires de notre pays. Bernard Cazeneuve après avoir été à la manœuvre lors du traité budgétaire  européen est promu ministre délégué au budget.

 

Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF

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6 mars 2013 3 06 /03 /mars /2013 23:04

 

 

 

 le 5 Mars 2013

 

200 000 manifestants crient la "régression sociale, ça suffit" (vidéos)

 

Plusieurs dizaines de milliers de manifestants, salariés actifs, retraités et privés d’emploi, ont battu le pavé mardi à Paris et bien d’autres encore dans plus de 170 villes, à l'appel de la CGT, FO, FSU et Solidaires, épaulés par le Front de gauche. Ils appellent les députés et sénateurs à ne pas adopter en l'état le projet de loi sur l'emploi, "l'accord de la honte". "Un véritable succès" estime la CGT.

"Tous les paragraphes de l'accord consistent à fragiliser les salariés, à remettre en cause le contrat de travail", a affirmé Bernard Thibault, secrétaire national de la CGT, devant plusieurs milliers de personnes rassemblées au départ du cortège parisien place du Châtelet en direction de l'Assemblée nationale. "On veut influencer la réflexion des parlementaires. C'est un premier rendez-vous. On ne va pas laisser ce texte en l'état". "Nous allons continuer notre pression sur les parlementaires", a renchéri Jean-Claude Mailly, de FO, aux côtés de son homologue de la CGT. 

"Rég ression sociale, ça suffit", "Ayraullande trahissent le peuple", lisait-on sur des pancartes tandis que des manifestants reprenaient un des principaux slogans: "Avec FO et la CGT, sénateurs et députés, dites non à l'accord Medef-CFDT".

http://www.youtube.com/watch?v=K0DpJN2tnP0

"Notre mobilisation pèsera sur les parlementaires"

Une forte délégation de salariés PSA ouvrait le vaste cortège parisien de la CGT. A Marseille, des salariés d'Arcelor Mittal, des Moulins Maurel, d'Air France et des Fralib ont bravé le mauvais temps avec plus de 20000 manifestants. Ils étaient 7000 à Lyon ce matin, dont de nombreux ouvriers de Renault, 5000 à Toulouse pour dénoncer "l'accord scélérat du 11 janvier", où le cortège a été rejoint non seulement par des militants du Front de gauche, mais aussi du NPA et de LO. estime Serge Cambou, responsable FO. A Bordeaux, ils étaient 6000 personnes dans le centre-ville, 3000 à Rennes comme au Mans ou à Rouen et plus de 5000 à Nantes…

Le futur secrétaire général de la CGT, Thierry Lepaon, ouvrait le cortège de Lille long de 5000 personnes, derrière une banderole unitaire proclamant "Non à la régression sociale". Des salariés des entreprises ArcelorMittal à Dunkerque (Nord), PSA à Valenciennes (Nord), mais aussi Toyota, Conforama et Fraisnor, un fabricant de lasagnes fraîches du Pas-de-Calais menacé de redressement judiciaire à la suite du scandale de la viande de cheval, étaient présents dans le cortège.

Les leaders du Front de gauche étaient aussi présents à Paris. "On n'a pas élu des députés pour avaliser les écrits du Medef", a tonné Jean-Luc Mélenchon, accompagné, entre autres, de Martine Billard et de François Delapierre. Pierre Laurent était aussi présent, avec  Didier Le Reste animateur du Front des luttes du Front de gauche.

Des parlementaires de l'aile gauche du PS étaient également mobilisés, dont la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann venue dire son "soutien à ces organisations qui représentent plus de salariés que les signataires de l'accord. Un accord en absolu déséquilibre en faveur du patronat". "Nous proposons de l'amender". "Je respecte l'accord conclu mais je ne serai pas un greffier. Je veux pouvoir rééquilibrer le texte", a renchéri le député PS Jérôme Guedj.

Le projet de loi sur "la sécurisation de l'emploi", transcription fidèle par le gouvernement d'un accord paraphé le 11 janvier par le patronat et trois syndicats dont la CFDT, sera présenté au Conseil des ministres ce mercredi. Le débat à l'Assemblée s'ouvrira début avril en procédure d'urgence et se poursuivra au Sénat fin avril. "Début mai ce texte sera applicable", selon le ministre du Travail Michel Sapin.

La CGT comme FO promettent que la lutte va continuer. "La CGT sera fortement présente le 14 mars à Bruxelles dans le cadre de la journée d’action à l’appel de la CES pour dire non à l’austérité et oui à l’emploi des jeunes. La CGT va poursuivre sa campagne d’information et de mobilisation en vue du prochain débat parlementaire en avril pour gagner des mesures favorables aux salariés." annonce le syndicat dans un communiqué.

 

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28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 17:34

 

Le Sénat

  le 27 Février 2013

 

La pression mise par le Front de gauche a payé.
Le Sénat a adopté ce mercredi une proposition de loi (PPL) communiste d'amnistie des délits et sanctions pour des faits commis lors de mouvements sociaux.

Le texte a été voté de justesse par 174 voix contre 171. Les groupes PS, CRC (communiste), EELV et RDSE -à majorité radicaux de gauche- ont voté pour, tandis que l'UMP et l'UDI-UC (centriste) ont voté contre. La PPL a toutefois été largement amendée par les socialistes qui en ont limité la portée.

Sont amnistiés:

  • les infractions commises entre le 1er janvier 2007 et le 1er février 2013, passibles de 5 ans d'emprisonnement au plus. Le texte d'origine prévoyait l'amnistie pour les faits commis avant le 6 mai 2012 et concernait les infractions passibles de 10 ans de prison.
  • les faits commis à l'occasion de conflits du travail, d'activités syndicales de salariés et d'agents publics, y compris lors de manifestations. Le texte prévoyait une application élargie aux professions libérales et exploitants agricoles.
  • les infractions commises lors de mouvements collectifs revendicatifs, associatifs ou syndicaux relatifs aux problèmes liés au logement. La PPL d'origine parlait de problèmes liés non seulement au logement mais aussi à l'éducation, à la santé, à l'environnement et aux droits des migrants.
  • les refus de se soumettre à des prélèvements ADN que si les faits à l'origine de ce prélèvement sont eux-même amnistiés.
  • les mineurs condamnés lors des grèves de 1948 et de 1952. Il reste sept de ces mineurs survivants.

Le cas des faucheurs de champ OGM. Un amendement PS a également exclu du bénéfice de la loi "les dégradations volontaires ayant pour conséquence de nuire au bon déroulement de travaux scientifiques ou de recherche". Selon la sénatrice EELV, Esther Benbassa, cette rédaction ne devrait pas concerner les faucheurs de champs OGM.

Le Front de gauche (PCF et Parti de gauche), appuyé par la CGT, s'est fortement mobilisé pour ce texte, organisant un meeting sur le sujet à Paris lundi dernier, ainsi qu'une manifestation devant le Sénat ce mercredi au moment du débat sur la loi. Jean-Luc Mélenchon, a assisté au débat dans la tribune du public. 

"Acte de justice"

"C'est un acte de justice, de réparation qui va être entendu par les salariés qui veulent faire valoir leur droit à l'expression syndicale sans avoir la peur au ventre", s'est néanmoins félicité le sénateur et numéro un du PCF, Pierre Laurent. La présidente du groupe CRC, Eliane Assassi, a regretté une "limitation excessive" de la portée du texte, mais en a appelé à la future circulaire d'application de Christiane Taubira pour trouver l'équilibre.

"Tendre la main"

"Il s'agit, ici, de faire oeuvre de justice", a déclaré cette dernière. La ministre de la Justice a soutenu la PPL tout en s'en remettant "à la sagesse du Sénat" pour son vote.

"Il fallait à la fois tendre la main, car il n'est pas forcément facile aux organisateurs de mouvements sociaux de prévenir les débordements, tout en protégeant les biens et les intérêts des tiers", a expliqué Virginie Klès (PS). 

UMP et centristes se sont vivement opposés à une "proposition inopportune, dangereuse", donnant un "signal de mauvais augure à tous les manifestants professionnels", selon François Zocchetto (UDI-UC). "Voulons-nous d'un pays où le militantisme syndical sème la pagaille ou la terreur?", s'est indigné Pierre Charon (UMP).

La PPL devrait être inscrite prochainement à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale dans le cadre d'une niche (séance d'initiative parlementaire) réservée aux députés communistes.

  • A lire aussi:

L'amnistie sociale cherche grâce au Sénat

Répression syndicale: "La violence faite à celles et ceux qui ont décidé de ne pas renoncer"

S.G.

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25 février 2013 1 25 /02 /février /2013 19:30

 

 le 25 Février 2013

 

Hôpital: serment d’hypocrites
"Il n’est plus possible de continuer à diminuer les coûts, sauf à refuser d’assumer l’offre 
de soins actuelle", estime Jean-Emmanuel Ducoin, dans l'édito de l'Humanité de ce lundi, qui dévoile que 35.000 emplois vont être supprimés entre 2013 et 2014 dans les hôpitaux publics français.

«Je quitte les urgences.» Nous lisons l’humble et fragile témoignage avec la rage au ventre. «J’ai travaillé 70 heures par semaine pendant trente ans, je pense qu’on a le droit de m’écouter.» Celle qui parle porte en elle des âges de combat dans un écrin de tristesse. «Plus ça allait, plus les urgences étaient chargées, et plus les responsabilités devenaient trop lourdes pour un seul médecin, la nuit.» Les vérités relatées ici ne se découvrent que par pur esprit de responsabilité. «On nous a dit qu’on ne pouvait pas demander des médecins supplémentaires et qu’on nous enverrait une commission pour vérifier.» Quand l’injustice se mêle à l’incompréhension. «Mais ils ne sont jamais venus voir comment cela se passait…» Elle s’appelle Marie-Anne Babé. Lassée, exténuée et surtout révoltée, elle vient de démissionner de son poste de chef du service des urgences du centre hospitalier de Roubaix, 
85 000 patients par an. Elle réclamait une hausse 
des effectifs. Elle n’a pas été écoutée. Alors son monde 
a vacillé. Pas la haute idée qu’elle se fait de son métier…

Dans le flot des futilités médiacratiques qui nous éloignent de l’essentiel, l’information est, hélas, un peu passée inaperçue. Pourtant, la fracassante démission de cette femme de cinquante-neuf ans pourrait à elle seule nous servir d’illustration emblématique. Allons précisément à l’essentiel. L’ampleur de la catastrophe dans nos hôpitaux tient en effet en quelques chiffres. Des chiffres qui donnent le vertige, tant ils paraissent invraisemblables… En 2013, 20 000 emplois devraient être supprimés. En 2014, 15 000 de plus. Vous avez bien lu: 35 000 postes sacrifiés en deux ans! Pour comprendre la profondeur de la saignée, ajoutons que, en cinq ans, ce seront ainsi pas moins de 50 000 postes qui auront été rayés de la carte hospitalière. Autant de moyens en moins. Autant de travail en plus. Autant de stress et d’heures cumulés. Autant de drames à éviter. Parce que l’hôpital, c’est du sérieux. Parce que la santé, c’est une priorité absolue. Ne plus être à la hauteur d’une des missions les plus sacrées de notre société – l’égalité des soins et les moyens pour atteindre l’excellence – devrait être considéré comme un scandale de la République !

Dans ce secteur aussi, qui meurt à petit feu 
des politiques austéritaires, un vrai espoir avait surgi des urnes, au soir du 6 mai dernier. La nouvelle ministre de la Santé, Marisol Touraine, voulait ouvrir «le chantier de l’hôpital» et ne manquait pas de formules rassurantes. «Je ne vois pas en quoi un système de santé serait plus fort 
si l’hôpital est plus faible, estimait-elle. Consacrer les valeurs de service public, c’est d’abord dire que l’hôpital n’est pas une entreprise.» Bravo pour les engagements philosophiques. Souhaitons que ce ne soit pas là serment d’hypocrites!

Car les faits sont têtus. Récemment, dans une novlangue sociale-libérale typique, Jean-Marc Ayrault a parlé de la santé en souhaitant que le déficit de la Sécurité sociale «reste dans les clous». Vocabulaire déplacé. Vision limitée. Rien à voir, en tous les cas, avec cet enjeu de civilisation qu’est la médecine et qui nécessite d’en finir, vite, avec l’alternative suivante: ou défendre son hôpital au détriment de la Sécurité sociale, ou défendre la Sécu au détriment de son hôpital… Sans changement de logique, ce service public majeur est bel et bien en danger. Il n’est plus possible de continuer à diminuer les coûts, à faire des « économies de personnels », sauf à refuser d’assumer l’offre de soins actuelle. Et pendant ce temps-là ? Il est prévu d’octroyer 500 millions d’euros de crédits d’impôts aux cliniques privées. Devinez: pas un centime pour les hôpitaux publics…

  • A lire aussi:

Ce lundi dans l'Humanité, sos hôpitaux

"1000 emplois sont sacrifiés tous les ans dans les hôpitaux à Paris"

La politique périnatale française en situation d'échec

Jean-Emmanuel Ducoin

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16 février 2013 6 16 /02 /février /2013 17:33

 

  le 14 Février 2013

 

La FSU et Solidaires s'associent à la mobilisation du 5 mars contre l'accord sur l'emploi
La FSU a fait savoir jeudi, lors de son 7e congrès national à Poitiers, qu'elle s'associerait à la journée de mobilisation du 5 mars organisée par la CGT et FO contre le projet de loi sur la "sécurisation de l'emploi", l'union syndicale Solidaires indiquant qu'elle ferait de même.

"Le 5 mars, nous serons ensemble dans cette bataille contre cet accord", a indiqué la secrétaire générale de la FSU Bernadette Groison, s'adressant au futur chef de file de la CGT,Thierry Lepaon, venu intervenir devant les congressistes. Quelques minutes avant, ce dernier avait appelé les adhérents de la FSU, principale fédération de l'Education et seconde force de la fonction publique d'Etat, à être "au coude à coude" avec la CGT pour protester contre l'accord sur l'emploi , un accord "en trompe l'oeil" qui "sécurise juridiquement les employeurs et flexibilise au maximum les salariés".

D'une manière générale, il a dit "constater le retard pris par la politique pour trouver des voix de sortie de crise. Depuis plus de 5 ans, depuis l'été 2007, nous ne pouvons noter aucune action d'envergure, au contraire: les politiques d'austérité on aggravé la crise", a-t-il ajouté. "Seule l'intervention massive des salariés et de leurs syndicats peut permettre de changer la donne, de modifier le rapport de force en faveur du travail", a-t-il poursuivi, soulignant que "c'est dans ce cadre que depuis 2009, la CGT et la FSU ont choisi d'approfondir leurs relations".

"Rien n'est acquis, comme on le voit avec l'accord national interprofessionnel (sur l'emploi). La conquête des espaces de droit et de liberté est à chaque fois à remettre sur le métier", a souligné de son côtéBernadette Groison, évoquant "d'énormes batailles à mener ensemble pour que soient respectés les salariés, les chômeurs et le jeunes".

Annick Coupé, porte-parole de Solidaires, a également indiqué que l'union syndicale, qui regroupe notamment les syndicats SUD, s'associerait à la mobilisation. Pour Annick Coupé, cette manifestation a un "double enjeu": sur le fond du texte sur l'emploi, qui constitue une "régression très importante", mais aussi sur la méthode choisie par le gouvernement, visant à transcrire le texte tel quel dans la loi. "On a peur qu'ensuite on ait ça sur des dossiers comme celui des retraites", a-t-elle expliqué. "Si cette affaire là passe, ce n'est pas bon pour les salariés, et cela ne présage rien de bon pour les autres dossiers qui sont sur la table".

La mobilisation du 5 mars aura lieu à la veille de la présentation en Conseil des ministres du projet de loi sur la sécurisation de l'emploi, issu de l'accord signé le 11 janvier par trois centrales (CFDT, CFTC, CFE-CGC) et le patronat.

  • Lire aussi :

L'Humanité dimanche décrypte l'accord de sécurisation de l'emploi
CGT et FO restent mobilisés 
Emploi : un texte de loi qui satisfait le patronat

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16 février 2013 6 16 /02 /février /2013 17:13


  le 15 Février 2013

Par Jean-Paul Piérot

Inconscience d’un homme qui semble avoir largué les amarres avec le monde réel ? Provocation délibérée à l’égard des salariés en escomptant tirer un petit profit d’une opération de communication ? On se perd en conjectures en entendant le PDG de Renault proposer de différer à 2016 une partie… d’une partie de ses rémunérations, si les syndicats cèdent au chantage de la « compétitivité ».

« Compétitivité », qu’en termes élégants ces choses-là ne sont pas dites. Pour les salariés, il s’agirait, derrière ce mot à la mode, d’accepter de voir leur vie de famille bouleversée à la merci des desiderata des managers, de travailler plus sans que le salaire suive… Magnanime, le patron de Renault supprimerait plus de 8 000 emplois mais ne fermerait pas de site, les promesses n’engageant que ceux qui y croient. Carlos Ghosn a un sens bien particulier du partage des richesses et des efforts à consentir pour braver la tempête qui souffle sur l’industrie automobile française. Aux ouvriers payés au Smic ou à peine plus, sans treizième mois, de réduire leur train de vie, au patron de se contenter de 26 000 euros par jour au lieu de 36 000 ! À supposer même, ce dont il n’est pas question, que le PDG ne se contente que de la part fixe de son salaire, il encaisserait plus de 1,2 million d’euros, sans compter ses émoluments au titre de la direction de Nissan, et le reste.

La manœuvre du numéro un de la firme, dont l’État est toujours actionnaire, frappe par son cynisme et, effet de sa médiatisation, elle aura permis à des millions de gens d’apprendre que Carlos Ghosn perçoit des revenus dont chacun d’entre nous ne parvient même pas à concevoir l’ampleur. Le domaine de l’infiniment grand reste aux yeux d’un salarié ordinaire du registre de l’abstraction. Les salariés de PSA, menacés dans leurs emplois, éprouvent la même difficulté à imaginer la vie avec le salaire fixe de 1,3 million de leur PDG, Philippe Varin, qui a déclaré, gagné lui aussi par cet élan de générosité, abandonner la partie variable de ses émoluments le temps de faire avaliser la liquidation de l’usine d’Aulnay. Mais chez Renault comme chez PSA, et pas seulement, chacun comprend bien, même confusément, que ce monde marche sur la tête et qu’il convient dès lors de le remettre sur ses pieds. Chasser la droite du pouvoir fut un préalable nécessaire, mais non pas à soi seul suffisant. Au fait, Arnaud Montebourg pense-t-il toujours que la direction de Renault n’a pas franchi la ligne rouge ?

 

Carlos Ghosn

 

Salaire de Ghosn, le coup de communication de Renault

La proposition de Carlos Ghosn, PDG de Renault, de lier la baisse d'une part infime de son salaire à la signature de l'accord compétitivité par les syndicats, offre un contre-feu utile à la direction du groupe automobile. Pendant ce temps, personne ne posera la question du bien-fondé des suppressions d'emplois et de la flexibilité alors que Renault résiste plutôt bien à la crise et possède 13 milliards en caisse.

Interrogé sur France Info, Fabien Gache, délégué central CGT chez Renault,recadre les annonces financières de Renault. "2012 a été une des années les plus faibles pour le marché automobile. Malgré tout, Renault, réalise quand même 1,7 milliard de bénéfice. Le groupe s'est aussi désendetté de plus de 2 milliards d'euros avec une trésorerie qui dépasse les 13 milliards d'euros."

"Il n'y a pas lieu de vouloir imposer un accordqui va se traduire par des moins disants sociaux pour les salariés et qui ne permettra en aucun  cas à Renault de réaliser de meilleures ventes dans les années qui viennent. Je pense que cela remet en cause tout le discours tenu par la direction depuis des semaines qui est de dire que la situation est catastrophique du point de vue financier, qu'il faut coûte que coûte rogner la masse salariale. On voit bien là que l'on n'est pas dans une situation dramatique."

L'accord de compétitivité de Renault:8 260 suppressions d’emplois, augmentation moyenne de 6,5 % de la durée du temps de travail, quasi-gel des salaires pendant trois ans, mobilités forcées sous peine de licenciement

Renault a préféré ce jeudi souligné la baisse des ses bénéfices dans sa communication. Le groupe n'a en revanche pas mis en valeur son bénéfice net de 1,77 milliard d'euros (en baisse de 15%), alors que PSA Peugeot-Citröen vient de communiquer 5 milliards de pertes. Il ne s'est pas étendu non plus sur sa prévsion d'augmentation de ses ventes pour 2013.

Localisation industrielle

La communication du groupe est plutôt focalisée sur l'annonce du report de 30% de la part variable de la rémunération de Carlos Ghosn "de l'année 2012 au 31 décembre 2016", sous condition que l'accord de compétitivité soit signé par les syndicats. "Ca va aider mais ce n'est pas suffisant, a estimé le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg sur Europe 1. L'essentiel, c'est d'abord la politique de localisation industrielle de Renault."

Jean-Claude Mailly a débusqué le lièvre. "Ca ne va pas perturber (Carlos Ghosn) fortement sur l'ensemble de ses gains. Il faut relativiser tout cela... Je pense que là aussi, ça fait partie de la "com"."

1,5 million de salaire variable sur 12 millions de gains! En 2011, la part variable du salaire de Carlos Ghosn en tant que PDG de Renault était de 1,59 million d'euros et la part fixe de 1,23 million. Mais il a aussi reçu  9,94 millions d'euros de salaire en sa qualité de patron de Nissan.

 

Par Jean-Paul Piérot

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16 février 2013 6 16 /02 /février /2013 17:05

  le 15 Février 2013

Energie

Adoption de la loi Brottes au Sénat : "Les députés ne pourront pas ignorer ce vote"

 

 

Pour Mireille Schurch, sénatrice communiste de l’Allier, le texte adopté hier sur la tarification progressive de l'énergie, après en avoir expurgé les mesures critiquées par les communistes, est le fruit d’un long travail de négociations au sein de la majorité de gauche, dont l’Assemblée nationale doit maintenant tenir compte.

Qu’est-ce qui a fait pencher la balance dans l’adoption de la loi Brottes par le Sénat ?

Mireille Schurch. L’ensemble de l’article premier, concernant les bonus-malus sur la tarification, a été rejeté et la cinquantaine d’amendements supprimée. Un grand nombre de sénateurs la jugeaient d’une complexité extraordinaire, impossible à mettre en place, écologiquement non rentable et très inégalitaire. Le médiateur de l’énergie était lui-même interrogatif sur cet article. Le malus aurait été fixé après la consommation, donc le dispositif nous semblait incompréhensible. Cet article ne prenait pas les choses en amont. Il faut d’abord conseiller sur la rénovation thermique avant de punir doublement les citoyens. Ils auraient payé un malus en plus de régler de grosses factures d’énergie.

Que changera l’adoption de la loi pour les citoyens ?

Mireille Schurch. Ce sont des mesures très attendues, notamment parce qu’elle élargit l’accès aux tarifs sociaux à 8 millions d’individus. L’interdiction des expulsions pendant la trêve hivernale est également en question dans ce texte. Ce qui n’est pas négligeable. La création d’un nouveau service public de la performance énergétique donnera, lui, le moyen de trouver des interlocuteurs aux citoyens qui envisageraient la rénovation de leur habitat. On a également interdit la résiliation des contrats d’énergie. Les foyers, privés de moyens de se chauffer, pourront ainsi se tourner vers EDF comme recours d’urgence.

Cette loi votée prouve-t-elle que les communistes peuvent faire prendre en compte leurs propositions par la majorité de gauche ?

Mireille Schurch. Je l’espère. Il y a eu beaucoup de négociations entre les uns et les autres. On en sort une nouvelle proposition. Les socialistes ont fait un effort important sur l’article 1. Ça ne s’est pas fait comme ça. On a eu le soutien d’associations, de syndicats et d’universitaires. L’Assemblée nationale doit maintenant le prendre en compte. Elle ne pourra pas ignorer notre position. Cela montre que, pour se faire entendre sur ce texte comme sur d’autres, les communistes doivent se faire les porte-voix d’acteurs de la société civile et faire valoir le poids qu’ils représentent.

Pensez-vous que le PS et le PRG adopteront la proposition de loi du PCF en faveur de l’amnistie des sanctions contre les syndicalistes, en séance au Sénat le 27 février ?

Mireille Schurch. Nous avons l’espoir qu’elle aboutisse. En commission des Lois du Sénat, les absences ont joué en notre défaveur. Nous continuons à dialoguer avec nos collègues. Beaucoup de socialistes nous disent qu’ils voteront ce texte.

  • Lire aussi :

Loi Brottes : on prends les mêmes et on recommence ! (FNME-CGT)
Le « bonus-malus » sur l’énergie irrecevable pour les sénateurs

Énergie : l’égalité tarifaire des usagers menacée

Entretien réalisé par Audrey Loussouarn

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15 février 2013 5 15 /02 /février /2013 18:42

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Les ouvriers en grève de PSA Aulnay s’adressent à vous


 
Tract de la CGT PSA Aulnay
12/02/2013

Aulnay le 12 février  2013

Nous, ouvriers de PSA Aulnay, sommes en grève reconductible depuis le 16 janvier 2013. Nous refusons de grossir les rangs de Pôle emploi, car c’est l’avenir que nous prépare la famille Peugeot.

Comme vous le savez, le plan de PSA, c’est non seulement la fermeture de l’usine d’Aulnay, mais aussi plus de 10 000 salariés jetés sur le carreau.  Et cela s’ajoute à tous les autres.

Où en sommes-nous de la lutte ? Les deux années de mobilisation nous ont permis de souder les liens entre nous et finalement d’arracher des négociations qui viennent de se terminer sans que l’on ait de garantie sérieuse quant à l’avenir des salariés menacés de licenciement.

Au cours de ces fausses "négociations", très peu de choses ont été changées par rapport au PSE présenté en juillet 2012 par la direction. Trois syndicats ont donné, le 12 février 2013, un avis favorable à la direction sur son application, mais ils disent soumettre leur signature à l’approbation des salariés.

Eh bien nous grévistes, avec le soutien des autres salariés de l’usine d’Aulnay, nous refusons cet accord. Pour nous, les négociations ne font que commencer et nous voulons que PSA revienne à de vraies négociations sur la base de nos revendications :

Un CDI pour tous

Des pré-retraites à 55 ans

Pour cela, nous avons demandé à l’Elysée de désigner un médiateur pour ce conflit. PSA le refuse. 

Notre grève est soutenue dans le groupe et en dehors malgré les tentatives de PSA pour la démolir (calomnies répandues dans la presse, armée de vigiles et de cadres qui quadrillent l’usine), et malgré les sanctions :

8 militants, qui sont en première ligne dans la lutte contre la fermeture de leur usine, ont été convoqués par la Sûreté territoriale. Parmi eux, 6 sont en mise à pied conservatoire en vue d’un licenciement. Les lettres d’avertissement et convocations pour sanction pleuvent pour atteindre le moral des grévistes. Mais celui-ci ne faiblit pas et la grève non plus !

Notre grève intervient dans un contexte d’attaques tous azimuts contre le monde du travail. Licenciements massifs, mais aussi accords destinés à baisser les salaires et rendre les salariés encore plus flexibles.  L’accord sur la « sécurisation de l’emploi » que le gouvernement s’apprête à entériner tel quel, est en réalité une régression sociale colossale !

Sous prétexte de « moderniser » le marché du travail et la fonction publique,

c’est tout le monde du travail qui est menacé de précarité !

Si notre grève suscite l’hostilité du grand patronat et du gouvernement, en revanche elle recueille la sympathie de nombreux salariés. Des rencontres ont eu lieu avec des travailleurs d’autres entreprises, notamment ceux de Renault, où Ghosn espère mettre en place un accord de « compétitivité » qui ne vise qu’à maintenir les profits aux dépens des salariés. Beaucoup citent notre grève en exemple et l’idée d’une riposte commune fait son chemin !

Salariés, notre grève peut devenir la vôtre et mettre un coup d’arrêt à l’offensive conjointe du patronat et du gouvernement. Popularisez-la, aidez-la financièrement, défendez l’idée que c’est tous ensemble qu’il faut lutter.

Envoyez vos soutiens au nom de l’association:  Soutien aux salariés de l’automobile du 93

A l'adresse suivante : 19-21 rue Jacques DUCLOS, 93600 Aulnay- sous-Bois.

Soutien financier par internet www.soutien-salaries-automobile-93.org

infos sur la grève : http://cgt-psa-aulnay.fr

Le comité de grève, soutenu par les syndicats CGT, CFDT, SUD

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11 février 2013 1 11 /02 /février /2013 22:38

      La cgt

Projet de loi « Sécurisation de l’emploi »

Bouleversement du code du travail !
lundi 11 février 2013

Le gouvernement retranscrit fidèlement l’accord national dans ses aspects les plus nocifs pour les salariés. Ainsi, il reprend à son compte les dispositions les plus régressives de l’accord national minoritaire signé le 11 janvier : 
- « Les accords de maintien dans l’emploi » qui permettraient de licencier les salariés refusant de voir leur salaire baisser, 
- les accords de « mobilité interne » qui autoriseraient l’employeur à licencier le salarié pour motif personnel, si celui-ci refuse d’aller travailler à l’autre bout de la France, 
- le licenciement qui deviendrait une simple formalité.

De façon générale, l’information et l’intervention des représentants des salariés seraient enfermées dans des délais tellement courts que leur efficacité est menacée : ainsi, dans certains cas, l’expert n’aurait qu’une dizaine de jours pour rendre son rapport. Un des objectifs de ce texte serait-il de faire taire les salariés confrontés à des suppressions d’emploi ? 
En outre, le projet de loi réduit encore plus que l’accord national la réparation des préjudices subis par les salariés. Les juges du travail devraient maintenant inciter les salariés à accepter une transaction injuste et inéquitable.

Concernant la création de « nouveaux droits » pour les salariés, les incertitudes déjà présentes dans l’accord subsistent. Ainsi, les salariés les plus pauvres n’auraient toujours pas accès à la complémentaire santé. De même, rien n’est réglé sur le financement des droits rechargeables à l’assurance chômage, le gouvernement se contentant de renvoyer son financement à de futures négociations, sans garantie aucune.

Le MEDEF peut donc être satisfait puisque toutes les mesures de reculs pour les salariés sont présentes dans le projet de loi. Nul doute que ce texte est le fruit de tractations entre le ministère du travail et les signataires de cet accord. Ainsi, il y a trois jours le MEDEF critiquait ce projet de loi, pour s’en féliciter aujourd’hui. Quant à la CGT, nous n’avons eu connaissance du texte qu’en fin de matinée !

Il semble bien que le gouvernement soit prêt à aller très loin pour satisfaire les signataires, quitte à violer les textes internationaux, alors que des voix venant d’horizons divers l’ont alerté sur ce problème. Cela renforce la responsabilité des parlementaires dans la période à venir.

Pour combattre ce texte gouvernemental, la CGT invite les salariés à répondre massivement à l’appel à la mobilisation lancée par la CGT et Force Ouvrière le 5 mars.

Montreuil, le 11 février 2013


Appel de la Cgt et de Force Ouvrière

Mobilisation la plus large le 5 mars
vendredi 8 février 2013

Les deux confédérations CGT et FORCE OUVRIERE réaffirment leur opposition résolue aux principales dispositions contenues dans l’accord interprofessionnel sur l’emploi du 11 janvier 2013.

Cet accord refusé par deux des trois grandes confédérations syndicales organise une plus grande flexibilité pour les salariés, un recul de leurs droits individuels et collectifs au bénéfice des employeurs.

La lutte contre le chômage appelle une rupture avec les politiques d’austérité et de rigueur préjudiciables à l’emploi en qualité et en quantité.

Le gouvernement annonçant son intention de retranscrire dans la loi un mauvais accord pour les droits sociaux, la CGT et FORCE OUVRIERE décident d’appeler les salariés à se mobiliser et à exprimer leur désaccord en direction du gouvernement, des députés et des sénateurs.

Les deux confédérations appellent leurs organisations territoriales et professionnelles à créer les conditions de la mobilisation la plus large possible au travers de rassemblements, de manifestations et arrêts de travail dans les régions, départements et localités : le 5 MARS prochain.

Cette journée doit exprimer un refus de l’austérité et de la flexibilité ; l’exigence de réponses nouvelles pour les droits sociaux, l’emploi, l’augmentation des salaires et des pensions.

Paris, le 8 février 2013

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