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20 septembre 2012 4 20 /09 /septembre /2012 21:06

 

Pierre Laurent, Secrétaire du PCF, était l'invité de la matinale du 19 septembre sur RFI.

  L'occasion de réagir sur le Pacte budgétaire, et de rappeler notament que "l'austérité, ça ne marche pas" et que "le texte qui va être soumis à l'Assemblée début octobre est à la ligne près celui qui a été signé par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel", les caricatures de Mahomet dans Charlie Hebdo ou encore le droit de vote des étrangers aux élections locales.

 

 



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19 septembre 2012 3 19 /09 /septembre /2012 22:56

Encore un effort !

Ca n'a pas l'air facile tous les jours pour Cécile Duflot.

On l'a bien senti hier matin (18.09.2012) sur France-Inter dont elle était l'invitée quand est venu le sujet, un brin délicat pour les Verts, du traité européen. Il y a ceux qui sont pour, ceux qui sont contre, ceux qui n'en pensent pas moins et elle qui pense qu'il ne faut pas prendre ce traité au tragique, mais que l'essentiel, c'est de se rassembler derrière le président pour infléchir le cap en Europe. Ce qui revient à dire que pour l'aider à aller dans le bons sens, il faut se rassembler avec lui quand il va dans le mauvais. 

Quelques instant auparavant, Bernard Guetta étrennait une lucidité toute neuve, aidée par les sondages, s'agissant du divorce, dit-il, des citoyens européens d'avec la gouvernance de l'Union. Ils ont le sentiment "qu'ils sont dépossédés de tout pouvoir face aux décisions qui sont prises à Bruxelles". Et donc, ce fut sa conclusion, il faudra bien que l'Europe se décide à ouvrir ce débat.

Mais bien sûr Bernard Guetta. Et si on commençait par un référendum ?

Allez, encore un effort pour être démocrate.

(Maurice Ulrich est journaliste-éditorialiste au journal "L'Humanité")

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13 juillet 2012 5 13 /07 /juillet /2012 09:23

 

Déclaration de M.-Georges Buffet :

La direction de PSA a officialisé, ce matin, son projet de suppression de 8000 emplois en France et de fermeture du site d'Aulnay en 2014. Cette annonce est catastrophique puisqu'elle signifierait, en réalité, la suppression de dizaines de milliers d'emplois dans le pays. Elle ne constitue pas, néanmoins, une surprise. Ces intentions avaient été révélées, voici un an, par la CGT. Depuis des mois, j'ai interpellé les pouvoirs publics sur cette question. L'ancien gouvernement a, bien évidemment, fait la sourde oreille.

L'arrivée de la gauche doit, de ce point de vue, marquer un changement radical.

Hier encore, j'ai interrogé Arnaud Montebourg, le Ministre du redressement productif, lors de la séance des questions au gouvernement.

Le chef de l'Etat, le premier Ministre, ne peuvent rester l'arme au pied.

Oui ou non va-t-on laisser la direction du groupe automobile qui a versé 200 millions de dividendes en 2011, décider la mise a mort d'usines modernes au seul profit des actionnaires? Oui ou non, va-t-on prendre les mesures qui s'imposent pour redresser l'industrie automobile dans notre pays? Oui ou non va-t-on inscrire à l'ordre du jour du Parlement, un texte visant à interdire les licenciements boursiers?  Les Député-e-s du Front de gauche sont déterminés à agir pour qu'il en soit ainsi, au plus vite.

 

Déclaration de J.-Luc Mélenchon :

PSA supprime 8 000 emplois en France, dont 6 500 nets. Cette grande entreprise, dirigée par une famille exilée en Suisse pour échapper aux devoirs fiscaux qui soutiennent notre République et le vivre-ensemble, a reçu des subventions substantielles de la part de l’Etat ce qui rend la situation d’autant plus scandaleuse !

La gauche est au pouvoir, elle doit prendre les mesures sociales d’urgence qui s’imposent aujourd’hui. Où est le «redressement productif » annoncé ? La crédibilité des socialistes est en jeu.

Briser des vies pour faire remonter un cours de bourse éphémère, voici où nous mène ce système économique absurde et cynique, où seule compte la cupidité des actionnaires.

Résistance !

 

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12 juillet 2012 4 12 /07 /juillet /2012 22:35

 

      logoFSU3

Pourquoi ce site ? 

(www.desideespourleducation.net)

jeudi 5 juillet 2012

A l’heure où la nouvelle loi d’orientation et de programmation pour l’Education va être au coeur du débat public, quel avenir désirons-nous dessiner pour notre système éducatif et donc notre pays ?

Alors que destins scolaires et sociaux sont fortement liés dans une société en profonde mutation, où l’accès aux connaissances semble plus facile et toujours plus instantané, chacun connaît le défi à relever : assurer la réussite de tous les élèves et mettre fin aux sorties sans qualifications tout en augmentant le niveau de qualification et le taux de diplômés de l’enseignement supérieur. La lutte contre les déterminismes se gagne aussi à l’école. Les enjeux éducatifs sont donc de taille.

Aujourd’hui, convaincue que notre système éducatif doit se transformer, la FSU avec ses syndicats nationaux, diffuse à nouveau ses propositions : contenus d’enseignement intégrant toutes les dimensions d’une culture commune, nouveaux fonctionnements pour les écoles et les établissements, refondation de l’éducation prioritaire, reconstruction de la formation des enseignants, diversification des pratiques permettant de pouvoir mieux agir dans la classe, amélioration des conditions d’exercice du métier, relations avec les parents… Autant de sujets à revoir, autant de nouvelles mesures que la FSU revendique pour la réussite de tous les élèves !

Mais, comme on est toujours plus intelligents à plusieurs, la FSU, en ouvrant ce site, continue aussi de mener les débats avec le plus grand nombre d’acteurs de l’éducation : personnels de l’éducation, fédérations de parents d’élèves, de lycéens, d’étudiants, associations, mouvement pédagogiques, chercheurs…. un espace vous est réservé pour vous exprimer et participer au débat sous forme de contributions ou de témoignages.

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30 juin 2012 6 30 /06 /juin /2012 17:18

"L'AUGMENTATION DU SMIC EQUIVAUT A 1 CARAMBAR PAR JOUR"



Jean-Luc Mélenchon - BFMTV 28.06.2012 par lepartidegauche

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27 juin 2012 3 27 /06 /juin /2012 21:07

      "Une calomnie et l’expression de la pire bassesse morale"

 

Le mucisien et compositeur grec réagit dans l'Humanité contre la campagne de l'UMP faisant de lui un antisémite.

«Je suis grec et fier de l’être, car nous sommes le seul peuple en Europe qui, pendant l’occupation allemande (1941-1944), non seulement n’a pas exercé de poursuites contre les juifs mais, au contraire, les a aidés à vivre et à survivre avec tous les moyens dont nous disposions.

À l’époque, j’étais moi-même partisan de l’Armée populaire de libération et je me souviens que nous avions pris sous notre protection de nombreuses familles de juifs grecs, que nous nous sommes souvent battus contre les SS pour les sauver et beaucoup d’entre nous l’ont payé de leur vie.

Plus tard, j’ai composé le cycle Mauthausen que, notamment en Israël, l’on considère quasiment comme un hymne national. J’ai ressenti une des plus grandes émotions de ma vie quand, dans les années 1980, il m’a été accordé de diriger cette œuvre sur le site du camp de concentration de Mauthausen, tout d’abord chantée en grec par sa première interprète, Maria Farantouri, puis en allemand par Gisela May, et en hébreu par la chanteuse israélienne, Elinoar Moav. Je l’ai dirigée une fois encore sur ces lieux et, depuis lors, l’œuvre enregistrée est diffusée sans interruption sur le site du camp.

En 1972, j’ai bravé le boycottage européen et j’ai donné des dizaines de concerts en Israël, des moments que je qualifierais d’historiques en raison des liens d’amour mutuel qui nous unissaient.

À cette même époque, Yigal Allon, alors vice-premier ministre du gouvernement israélien et ministre de l’Éducation et de la Culture, m’a confié une première mission, celle de transmettre un message de paix à Arafat au nom de son gouvernement. C’est dans cette intention que je l’ai rencontré à Beyrouth et, à cette occasion, j’ai donné une conférence de presse dans une salle. Un groupe de fanatiques palestiniens avait décidé de m’abattre, car il me considérait comme un complice des juifs. C’est Arafat lui-même qui me l’a dit le lendemain avec, à ses côtés… le groupe de mes assassins en puissance. Qu’est-ce qui m’a sauvé ? Mon amour authentique pour les deux peuples martyrs : les juifs et les Palestiniens.

“Quand on t’a entendu pendant la conférence de presse, m’ont-ils dit, on a compris que nous nous trompions.” Qu’est-ce que j’avais dit au cours de la conférence de presse ? “Le conflit qui vous oppose ne sera pas résolu par les armes, mais par la compréhension mutuelle. De l’autre côté, il y a des hommes ordinaires qui vous ressemblent, simples et travailleurs, capables d’aimer et qui, comme vous, aiment leur famille et leur pays. C’est eux que vous devez trouver, parce que c’est avec eux que vous pourrez vivre dans la paix.”

Arafat m’a dit : « Tu as chanté les juifs et tu as eu raison, car ils sont, eux aussi, un peuple tourmenté. Comme nous. Alors, s’il te plaît, écris une chanson pour nous aussi…” C’est ainsi que j’ai écrit aussi un chant pour le peuple palestinien qui est devenu son hymne national.

Bien plus tard, à l’occasion de la remise du prix Nobel de la paix à Rabin (Israël) et à Arafat (Palestine), l’Orchestre symphonique d’Oslo avec, en soliste, l’interprète finlandaise Arja Saijonmaa, a joué Mauthausen en hommage à Israël et le chant que j’avais composé, reconnu comme hymne national, en l’honneur du peuple palestinien. Ce moment symbolique suffit à démontrer la place que j’occupe dans l’esprit et dans les cœurs des deux peuples.

Je suis souvent allé en Israël, en Palestine et au Liban, et c’était chaque fois la paix, l’amitié, la coexistence et la coopération entre ces deux peuples martyrs qui occupaient mes pensées. En tant que Grec, je me sens proche d’eux, comme si nous appartenions à la même famille. Et pourtant, pour certains fanatiques, d’un côté comme de l’autre, je suis la cape rouge agitée devant le taureau. Pourquoi ? Parce que j’ai la franchise et le courage de dire la vérité et de la dire même dans la gueule du loup. Ainsi, quand je suis en Palestine, je m’exprime ouvertement et publiquement contre les fanatiques qui me haïssent et, quand je suis en Israël, je fais de même en critiquant tout aussi ouvertement et publiquement les fanatiques qui, en raison de la diaspora juive présente dans tous les pays du monde, ont la possibilité de transformer leur haine en venin et en mensonges monstrueux.

Dans mon opéra les Métamorphoses de Dionysos (dont j’ai écrit aussi le livret), il y a une scène où des juifs sont déportés par des SS dans des camps d’extermination. Il s’agit d’un moment crucial de l’œuvre, d’une condamnation du nazisme qui dévoile d’une façon très humaine l’affliction psychique et intellectuelle que je ressens devant les souffrances des juifs.

D’ailleurs, la dénonciation du racisme et la défense de ses victimes ont guidé mes décisions et mes actes tout au long de ma vie. Une vie jalonnée de poursuites qui m’ont souvent poussé jusqu’au seuil de la mort.

Donc, me qualifier de raciste et d’antisémite n’est pas une simple calomnie, mais l’expression de la pire bassesse morale, issue le plus souvent de cercles proches d’organisations et d’individus opérant dans la mouvance du néonazisme et auxquels la crise a permis de relever la tête pour nous menacer et – incroyable, mais vrai – nous accuser, eux, d’antisémitisme en utilisant un arsenal de mensonges et de déclarations insidieuses !

Il suffit de dire, par erreur manifeste, dans une interview de trois heures, “antisémite” au lieu d’“antiraciste”, et on s’empare d’une seule et unique phrase dont on isole un mot, brandi comme un étendard, tout simplement pour servir l’intention de m’incriminer. Depuis combien d’années était-on aux aguets pour une simple erreur ? Le mot “antisémite” correspond-il vraiment à ce qui suit ? “J’aime le peuple juif avec lequel nous avons vécu et souffert en Grèce pendant des années et je hais l’antisémitisme.” Je suppose que mes différents ennemis se sont bien gardés de citer ces paroles. Et pourtant, c’est exactement la phrase que j’ai prononcée. Ce n’est pas quelque chose que je viens d’inventer, après-coup, en guise d’alibi. Il en est ainsi, et il est facile de le prouver de façon incontestable en écoutant toute la phrase, exactement comme je l’ai prononcée et non pas en la tronquant comme l’ont voulu mes adversaires.

Peut-être va-t-on se demander pourquoi et comment certains persistent à vouloir discréditer un ami si fidèle d’Israël et des juifs et tentent de me faire passer à tout prix pour un antisémite? (De qui parle-t-on ? De quelqu’un qui a connu les sous-sols de la Gestapo pour les sauver !)

Toutefois, la réponse est finalement simple : beaucoup de mes amis juifs sont d’accord avec moi. Certains sont d’accord avec moi, même s’ils vivent en Israël, donc dans la tourmente quotidienne des événements. Alors, si les simples citoyens du peuple d’Israël entendent mes idées, telles qu’elles sont réellement exprimées, ils “risqueraient” (selon mes ennemis, bien sûr) d’être d’accord avec moi, en pensant que la solution du problème ne se trouve pas dans la violence et les armes, mais dans la coexistence et la paix. Ce qui ne plaît pas du tout à mes adversaires car, bien sûr, j’ai – à plusieurs reprises – totalement désapprouvé la politique de l’État d’Israël et j’ai exprimé ce désaccord avec force et de la façon la plus claire et la plus catégorique (comme je le fais toujours). Pour ne pas courir le risque que ces citoyens se rangent à mes opinions, ils ne doivent pas les entendre. Et quelle est la meilleure et la plus sûre façon de procéder pour arriver à ses fins ? Eh bien, leur tactique habituelle : me coller “l’étiquette” d’antisémite, de sorte qu’aucun juif, où qu’il se trouve, ne veuille plus entendre non seulement mes idées, mais même mon nom.

Et maintenant, particulièrement en France – où brusquement on “s’est souvenu” d’une interview donnée il y a environ un an et demi –, il existe, de toute évidence, une autre raison : porter atteinte à la gauche. Leur prétendu “argument” est que son leader, Jean-Luc Mélenchon, me connaît et que, par conséquent… il a des amis antisémites ! Toutefois, la vérité – malheureusement pour eux – est évidente et je pense que tout homme animé de bonnes intentions peut s’en rendre compte.

Donc, même si après la lecture de ce qui précède, certains persistent encore à me faire passer pour quelqu’un que je n’ai jamais été et que, bien sûr, je ne suis pas, le doute n’est plus permis. Tout est fait sciemment pour servir d’autres finalités, car ma foi inébranlable dans la paix et la coexistence des deux peuples martyrs, juif et palestinien, en dérange plus d’un. »

Athènes, le 15 juin 2012

(Traduit du grec par Arlette Manoli) Journal "L'Humanité" du 27 juin 2012

 

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11 juin 2012 1 11 /06 /juin /2012 20:06


Photos J-L Mélenchon Nadia GilbertCommuniqué de presse adressé aux                                           DNA et à l'Alsace



Je remercie toutes les électrices et électeurs qui se sont exprimés en faveur du programme du Front de Gauche.

Je note avec satisfaction que nous progressons sur l’ensemble de la circonscription malgré le redécoupage électoral mis en place par la droite et le calendrier électoral instauré par le PS qui privilégie l’élection présidentielle et qui pousse au vote utile plutôt qu’à un vote de conviction et de résistance.

En élisant Fr. HOLLANDE, les électeurs croient avoir tout réglé. C’est une erreur politique grave qui va à l’encontre de la démocratie et qui favorise le bipartisme, l’abstention et le découragement au détriment de la légitimité de l’Assemblée nationale.

La droite reste bien ancrée même si le député sortant Monsieur Sordi  subit un recul dû à son soutien sans faille à la politique de Nicolas Sarkozy à  l’Assemblée nationale. L’extrême droite que le Front de Gauche a été  seul à combattre, fait, malheureusement,  partie du paysage politique alsacien et nous continuerons à combattre ces idées.

Nous donnons rendez-vous aux électeurs dans les inévitables batailles sociales qui se profilent, mais dans l’immédiat nous appelons à battre la droite en place dans la circonscription.

 

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26 mai 2012 6 26 /05 /mai /2012 10:12
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25 mai 2012 5 25 /05 /mai /2012 20:32


Licenciements boursiers : Pierre Laurent, Nicole Borvo Cohen-Seat et Roland Muzeau écrivent à Jean-Marc Ayrault


"Monsieur le Premier ministre,

Passées sous silence au cours des dernières semaines de campagne de l'élection présidentielle, les menaces de plans sociaux drastiques se précisent et se multiplient aux quatre coins du pays. 3 000 emplois en ligne de mire à Air France, 3 000 également à PSA-Aulnay, 3 000 encore à Carrefour, 10 000 dans toute la filière de la grande distribution, des milliers encore à Fralib, Nouvelles Frontières, ArcelorMittal, Petroplus, SeaFrance, H2M ex-Québécor, Meryl Fiber, c'est une hécatombe annoncée.

Il nous paraît inacceptable que le gouvernement assiste impuissant à ces destructions massives de l'emploi industriel français alors que les Français ont exprimé avec force leur volonté de mettre un coup d'arrêt à ce gâchis et que votre gouvernement a affiché dans l'intitulé de son ministère l'ambition d'engager le redressement productif du pays.

C'est pourquoi, nous vous demandons instamment de prendre ce jour les deux décisions d'urgence qui s'imposent.

Premièrement, l'adoption d'un moratoire à effet immédiat sur les plans sociaux et licenciements jusqu'à l'entrée en fonction de la nouvelle Assemblée nationale. 

Secondement, l'inscription en priorité à l'ordre du jour de la rentrée parlementaire d'un débat sur les mesures anti-licenciements dès le début de la session. Nous vous proposons d'inscrire dans ce débat la discussion sur la proposition de loi contre les licenciements boursiers débattue au Sénat le 16 février dernier."



Pierre Laurent, secrétaire national du PCF
Nicole Borvo Cohen-Seat, sénatrice de Paris et présidente du groupe CRC
Roland Muzeau, député des Hauts-de-Seine  président du groupe CRC-PG


Paris, le 24 mai 2012.

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10 mai 2012 4 10 /05 /mai /2012 20:48

 

 

Le philosophe Henri Pena Ruiz revient sur la campagne menée par le Front de Gauche et explique comment « le goût de la politique est revenu ».

De lassitude en désespérance, la politique se languissait. On n’y croyait plus. Sous les feux de la rampe, les médias faisaient de leur mieux pour amuser la galerie. Hélas ! à leur insu, ils reproduisaient souvent les poncifs de l’idéologie dominante. La droite avait gagné la bataille des idées : elle avait imposé son langage, ses problématiques, son idéologie.

Un langage partisan, souvent inconscient de l’être : charges sociales et non cotisations, assistanat et non droits sociaux , libéralisme et non capitalisme , Etat-providence et non Etat social de droit, etc. Des problématiques fallacieuses : les dettes publiques dues aux « avantages » des travailleurs et aux missions sociales de l’Etat, une Europe régie sans recours par les marchés, la souveraineté populaire taxée de souverainisme, voire de nationalisme, les services publics jugés archaïques, la laïcité conçue comme une vieillerie, etc.

Des idées reçues et répétées sans distance critique : le communisme confondu avec le goulag, mais le christianisme étranger à l’Inquisition, la charité substituée à la solidarité, les coûts écologiques et sociaux de l’ultralibéralisme externalisés, l’impôt tenu pour confiscatoire, et les déshérités jugés responsables de leur situation. Bref, dans la bouche de ses apologètes, toute interrogation sur l’inhumanité d’un système si content de lui paraissait incongrue et passéiste. La condescendance se mêlait à la morgue, et le cynisme à l’enrichissement vertigineux. Un million d’euros mensuels pour certains PDG du CAC 40, et le smic plafonné à 1 400 euros.

Les soins, la culture, le logement, voire l’eau et l’énergie, devenaient inaccessibles aux exclus, et l’industrie du luxe se faisait florissante. Comme l’avait dit la Dame de fer : « No alternative. » M. Sarkozy agissait en disciple. Mais il fallait un dérivatif aux désespérés. D’où son mimétisme à l’égard de l’extrême droite. Exalter le « nous » contre le « eux », l’ami contre l’ennemi.

Combattre l’exploitation

Rapprocher immigration et menace sur l’identité dite nationale. Jeter l’opprobre sur les immigrés, les Roms, les banlieues. Dans tout cela, un grand absent : le peuple.

Un fait nouveau change la donne. Le Front de gauche fait appel de la victoire idéologique de la droite. Il promeut une nouvelle façon de faire de la politique. Sa campagne est l’occasion d’un immense partage du savoir, d’un pari sur la culture populaire. Chaque discours explique, défatalise, déverrouille l’horizon. Les mots de la domination sont contrés par ceux de l’émancipation. On combat à nouveau l’exploitation, « qui produit la richesse en créant la misère » (Hugo : Melancholia). L’espoir est là, il fait vibrer, aller vers l’autre, ouvrir les livres, explorer la Toile, agir de concert, (re)vivre les solidarités militantes. L’émancipation individuelle et collective reprend sens. Telle est l’autre victoire du Front de gauche, et elle est pleine de promesses.

Certes quelques mois de travail collectif enthousiaste, impliquant toutes les générations, redonnant le sourire et l’envie de politique à bien des déçus, ne peuvent suffire à déconstruire des décennies de fatalisme, d’hégémonie idéologique des nouveaux maîtres du monde. Il y faut du temps, mais le mouvement est lancé, bien plus profond, bien plus essentiel que de simples échéances électorales. Dans tout le pays, le Front de gauche suscite des recherches passionnées sur des sujets auparavant abandonnés aux prétendus experts.

Comme disait Condorcet, il s’agit de « rendre la raison populaire ». Ce pari de la culture permet au peuple de reprendre toute sa place, de se découvrir plus puissant qu’il n’imaginait du fait de la dissuasion distillée sans cesse par les chiens de garde de l’idéologie dominante. « Trop compliqué pour vous, laissez-nous faire. » Non, on ne vous laissera pas faire, on ne lâchera rien ! La Boétie nommait servitude volontaire la soumission consentie. La résistance commence par la réfutation raisonnée. Et elle se poursuit par les luttes sociales.

Bref, le goût de la politique est revenu. Avec à la clé l’émergence d’une gauche décomplexée, libérée de toute fatalisation, fière d’assumer un projet d’émancipation original. Promouvoir le cercle vertueux d’une nouvelle République laïque, d’une économie sociale, et d’une planification écologique. Onze pour cent des voix, c’est à la fois beaucoup et peu. Beaucoup par rapport à l’anéantissement qui précédait : scores infimes, division, lassitude et tristesse.

C’est peu par rapport aux objectifs d’une reconquête ambitieuse. Déjà un programme jugé utopique, couvert de sarcasmes, s’est découvert des émules. Voyez comment les idées du Front de gauche font école… De nouvelles tranches d’impôt ? François Hollande, sur le tard, reprend à son compte l’idée défendue par Jean-Luc Mélenchon. L’écart maximal des revenus de 1 à 20 ? Idem. Une sanction contre les exilés fiscaux ? Idem. Bref, la bataille des idées a enfin commencé, avec des premiers succès. Et elle ne s’arrêtera pas. Même après l’indispensable défaite de M. Sarkozy.

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