Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
19 novembre 2012 1 19 /11 /novembre /2012 00:00

COMMENT DIT-ON FOIRE D’EMPOIGNE EN LANGAGE DROITIER ?

 Acte 1

Je crois bien que l’on dit « Toutes les conneries possibles et imaginables ».

 

Fillon ou Copé, Copé ou Fillon ? ‘(Je ne mets pas de photos pour éviter d’incommoder le lecteur). Les uns disent qu’il va falloir recompter, les autres qu’il faudra organiser un nouveau scrutin ou que sais-je encore ? Et pourquoi pas un ring de boxe pour départager les deux prétendants ? La retransmission à la télé de l’événement assurerait encore comme hier toute la journée une bonne audience, et cela éviterait aux adhérents de l’UMP qui aujourd’hui doivent faire triste mine car ils ont bien été abusés d’avoir à se déplacer une nouvelle fois. Et dire que ces gens là ont l’ambition de reprendre le pouvoir pour gouverner la France. Mais attention, un nommé Nicolas n’est pas très loin en embuscade.

 

Jacques Duclos aurait dit de ces duettistes « c’est blanc bonnet et bonnet blanc ». Mais à y regarder d’un peu plus près le blanc de l’un n’est pas tout a fait pareil à celui de l’autre. Et Coluche d’ajouter « plus blanc que blanc c’est possible ça ? ». En tous les cas j’en connais un, à Colombey, qui une fois de plus doit se retourner dans sa tombe en voyant la stupidité de ses prétendus héritiers.

 

Yves Lourdel (19.11.12)


Acte 2

FILLON OU COPE (Suite)

Depuis trois ou quatre jours nous sommes témoins d’un événement politique de première importance. Non pas que la rivalité entre Fillon et Copé pour la direction de l’UMP présente quelque intérêt que ce soit, au delà des rebondissements en cascade et grotesques de cette affaire. Mais parce que la moitié des adhérents de l’UMP viennent de se prononcer en faveur d’un rapprochement avec l’extrême droite. Une nouvelle preuve, s’il en fallait, de la droitisation de l’opinion, et l’on comprend bien que Mme Le Pen s’en réjouisse.

Face à cela il est désolant de constater que le PS reste sans réagir, campe sur ses positions de collaboration de classe et continue de s’aligner sur les exigences des agences de notation auxquelles les moyens d’information accordent beaucoup trop d’importance.

Yves Lourdel

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
15 novembre 2012 4 15 /11 /novembre /2012 21:10

mercredi 14 novembre 2012, par Ujfp


Les dirigeants israéliens n’ont jamais été punis pour les 1400 morts à Gaza pendant l’opération « Plomb Durci ». Du coup le blocus continue. Les bombardements aussi. Le 12 novembre, cinq jeunes sportifs ont été tués sur un terrain de football.

 
L’armée israélienne continue de pratiquer les exécutions extrajudiciaires.

Elle se vante de représenter la « civilisation » dans la région et elle pratique ouvertement le terrorisme. Le 14 novembre, elle a assassiné Ahmad Jaabari qu’elle qualifie de « chef des opérations militaires du Hamas » alors que les tirs de roquettes sur Israël ont été revendiqués par un autre groupe, le Jihad islamique.

 
Pourquoi cette escalade ? Gaza est devenu pour le gouvernement israélien un laboratoire et le bouc émissaire pour toutes les situations où il a besoin de ressouder sa société à bon marché, ici comme en décembre 2008 avant des élections. On peut cogner impunément et sans risque sur Gaza, ça a été démontré.

 
Le gouvernement israélien exige des Palestiniens une « reprise des négociations sans conditions » (c’est-à-dire une capitulation) alors qu’il n’y a rien à négocier. La colonisation avance à marche forcée.


Pour avoir déposé la candidature de la Palestine à l’ONU comme Etat non-membre, l’Autorité Palestinienne est menacée de destruction.
Le 18 septembre, le Parlement européen a voté l’ACAA qui autorise l’importation en Europe de tous les produits israéliens sans test ni procédure d’évaluation.


En France, François Hollande a publiquement renié ses engagements pré-électoraux sur la question Israël/Palestine. Hollande a reçu à Toulouse le terroriste Nétanyahou qui en a profité pour exhorter les Juifs français à faire leur « alyah ». Il accepte à présent la colonisation et exige des Palestiniens une capitulation sur leurs revendications. Il ne soutiendra pas (malgré sa promesse) la candidature palestinienne à l’ONU.


La Justice internationale juge les crimes commis en ex-Yougoslavie ou au Rwanda, mais elle n’a jamais inculpé les dirigeant-e-s israélien-ne-s pourtant tous coupables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. C’est pour cela qu’ils continuent. Les responsabilités de l’ONU, de l’Union Européenne et de la France sont immenses.


Pour l’UJFP, c’est l’impunité et la complicité qui permettent la poursuite du sociocide commis contre la Palestine. L’UJFP appelle tou-te-s les citoyen-ne-s vivant en France à faire pression pour que la politique de complicité avec Nétanyahou cesse.


Pas de frappes sur Gaza !
Fin immédiate du blocus !
Sanctions pour les criminels de guerre !

Le Bureau National de l’Union juive française pour la paix
le 14 novembre 2012

 

Pétition
Non au terrorisme de l’Etat d’Israël
 
Partager cet article
Repost0
15 novembre 2012 4 15 /11 /novembre /2012 20:32
 

Pour information, les 5 présidents d'association (Secours Catholique, CCFD-terre solidaire, Cimade, Emmaüs et ATD-Quart Monde) qui ont écrit le livre "nous pouvons (vraiment) vivre ensemble" 

ont décidé de publier dans Le Monde une lettre ouverte au premier ministre pour lui dire tout le mal (et la déception) qu'ils pensent de la politique de son gouvernement concernant les étrangers.


 

 

 

Lettre ouverte au Premier Ministre

 

Monsieur le Premier Ministre,

 

Voilà désormais 6 mois que votre Gouvernement est en place. La charge est lourde, le contexte difficile. Nous ne sommes pas de ceux qui dressent dès maintenant des appréciations définitives ou entretiennent des polémiques. Pour autant, nous devons vous exprimer notre très  grande déception sur la politique que votre Gouvernement conduit jusqu’ici à l’égard des étrangers.

 

Sur cette question du « vivre ensemble » - l’une des plus sensibles - les premières annonces et décisions nous ont laissés perplexes. Les pratiques qui  ont suivi nous sont insupportables.

 

En juin, conformément aux engagements du Président de la République, une circulaire annoncée par le ministre de l’Intérieur prétendait interdire le placement d’enfants en rétention administrative. Elle exclura Mayotte – département français – qui concentre à lui seul plus de 90 % des placements d’enfants. Etrange conception de la République et du principe d’égalité des droits…

 

En juillet, nous exprimions une demande urgente pour que les taxes exorbitantes que doivent payer les étrangers lors de la délivrance d’un titre de séjour soient drastiquement révisées dans le projet de loi de finances rectificative. La réforme que nous appelions relevait à l’évidence des mesures de justice fiscale tant annoncées les mois précédents. Trois mois plus tard, les modifications que vous acceptez dans le projet de loi de finances 2013 sont marginales et ne changent rien à l’injustice qui frappe des personnes en situation de précarité.

 

En août, deux ans après un discours de Grenoble internationalement condamné, votre Ministre de l’Intérieur a cru opportun de remettre sur le devant de la scène médiatique la question des campements de Roms et de relancer ainsi la stigmatisation de ces quelques milliers de personnes. Les évacuations qui ont suivi, violentes, brutales, répétées, ont soulevé un tollé jusqu’à la Commission européenne. Votre décision de convoquer une réunion interministérielle en plein mois d’août et d’édicter une circulaire signée de sept ministres semblait traduire votre volonté de mettre un terme à cet emballement et de clore ce chapitre déjà sombre. Deux mois plus tard, force est de constater que les évacuations continuent dans les mêmes conditions, avec le même zèle destructeur et la même indifférence des services de l’Etat à l’égard de la souffrance des familles et des enfants.

 

En septembreles migrants exilés dans le Calaisis ont retrouvé les pratiques et le rythme connu naguère des expulsions de squat, des violences et des destructions de leurs maigres affaires. 10 ans après la fermeture du centre de Sangatte, la seule réponse apportée par l’Etat semble rester celle du harcèlement policier et du mépris de la notion élémentaire de protection des personnes.


En octobre, le premier projet de loi annoncé par votre Gouvernement sur l’immigration porte sur la création d’une « garde à vue » spéciale pour les étrangers. Sans doute un arrêt récent de la Cour de Cassation rend la tâche difficile aux fonctionnaires de police. Mais quel symbole ! Celui d’un Gouvernement dont le premier projet de loi adopté sur le statut des étrangers propose une nouvelle disposition destinée à faciliter les expulsions du territoire…

 

Certes, une circulaire vient d’être diffusée pour faciliter l’accès à la nationalité française en revenant sur des obstacles  instaurés par le Gouvernement précédent. S’il faut s’en féliciter, ne nous leurrons pas !

Elle ne saurait donner le change au reniement inavoué de votre Gouvernement à la promesse présidentielle concernant le droit de vote des étrangers aux élections locales. Elle ne saurait non plus masquer le report de mois en mois de la circulaire de régularisation des sans-papiers, elle aussi promise par le Président de la République – il évoquait des critères prenant en compte l’insertion par le travail ou l’activité, la famille, la scolarité et l’ancienneté de séjour.

Et nous ne pouvons oublier l’absence totale de calendrier, de contenu et de méthode de travail pour préparer la réforme législative qui s’impose sur le statut des étrangers et le droit d’asile. Après les lois de 2003, 2007, 2008, 2011, toutes inspirées par la séduction que voulait exercer l’ancienne majorité sur l’électorat le plus réfractaire à l’immigration, une nouvelle législation est indispensable pour réparer la dégradation du statut des étrangers et corriger ses effets sur leur précarité sociale. Qu’en est-il de vos intentions ? A ce jour, seul le silence fait face à nos questions…

La mise en œuvre d’une politique d’immigration et d’asile équilibrée est complexe dans le contexte actuel.

Mais cela ne justifie pas que des mesures de justice et d’apaisement pourtant annoncées soient abandonnées avant même d’être créées ; cela ne justifie pas que la seule parole de votre Gouvernement sur le sujet soit celle du ministre de la police ; cela ne justifie pas que vos instructions soient négligées par certains services de l’Etat et que des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants soient encore traités indignement.

 

Monsieur le Premier Ministre, nous attendons que des convictions fortes soient exprimées, nous attendons un programme concret, des mesures claires et ambitieuses. Il ne vous est plus possible de continuer à gérer l’héritage des lois antérieures conçues pour « cliver » les uns contre les autres.

Les attentes sont fortes, ne les décevez pas !

 

Guy Aurenche, Président du CCFD Terre Solidaire

Christophe Deltombe, Président d’Emmaüs France

Pierre-Yves Madignier, Président d’ATD-Quart Monde

Patrick Peugeot, Président de la CIMADE

François Soulage, Président du Secours Catholique

Partager cet article
Repost0
13 novembre 2012 2 13 /11 /novembre /2012 20:47

stocaminePetit rappel pour les profanes. L’incendie souterrain survenu en 2002 dans le dépôt de Stocamine a mis fin non seulement à son exploitation, mais aussi à celle des Mines de Potasse d’Alsace. Depuis cette date la surveillance et l’entretien du site sont totalement à la charge des finances publiques, et représentent une dépense de l’ordre de 5M€ par an pour les contribuables.

J’ai relu dernièrement quelques notes de la CLIS (Commission Locale d’Information et de Surveillance) prises en septembre 2010 quand j’en faisais encore partie. On parlait à l’époque du rapport CAFFET publié en juin 2010 à la suite d’une mission confiée au Conseil Général des Mines par le Ministère de l’Ecologie. La lettre de mission de son Directeur de Cabinet précisait alors : « Je souhaiterai pouvoir disposer du résultat de vos travaux pour le 1er octobre 2008 ».

La même lettre dit bien aussi que « le ministre d’Etat doit décider du sort de ces déchets » reconnaissant ainsi la responsabilité des pouvoirs publics quant au devenir du stockage souterrain.

En 2010 en écoutant la DREAL (c’est le machin qui a remplacé la DRIRE) on allait donc voir ce qu’on allait voir pour la fermeture de StocaMine. Deux années ont passé et on se trouve toujours au même point d’incertitude. Il est certes compréhensible qu’aucune décision ne soit intervenue avant les élections présidentielle et législative, mais ces échéances sont maintenant derrière nous. Alors encore un peu de patience, et nous verrons arriver les municipales de 2014, et l’on parlera déjà de la prochaine présidentielle en 2017 ?

Dans cette affaire plusieurs choses sont sures.

  1. La gestion d’un problème technique difficile n’est pas compatible avec des considérations électoralistes.
  2. Le temps qui passe ne fait qu’augmenter la difficulté du problème.
  3. Et les dépenses inutiles s’accroissent en laissant traîner les choses.

Yves Lourdel

Partager cet article
Repost0
10 novembre 2012 6 10 /11 /novembre /2012 22:04

pigeon.pngIl est comique le député UMP de la 14° circonscription du Nord (J.P. Decool) par ailleurs coulonneux (éleveur de pigeons voyageurs). Il propose de relancer l’élevage des pigeons voyageurs au motif qu’en cas de catastrophe technologique majeure ceux-ci pourraient remplacer les moyens modernes de transmission défaillants. Si tous les élus se préoccupent ainsi de préserver leur petit pré carré il ne faut pas s’étonner que notre économie soit en passe de sombrer.

Nous nos pigeons sont plutôt du style Grands Patrons rapaces et prédateurs déterminés à défendre haut et fort leurs intérêts et à le faire savoir. Et quand le pouvoir socialiste leur accorde une écoute attentive, comme c’est le cas avec le fameux Pacte de Relance de la Compétitivité (merci Mr Gallois) bonjour les dégâts....

Yves Lourdel

Partager cet article
Repost0
19 octobre 2012 5 19 /10 /octobre /2012 21:11

"Maman, y'a quoi à manger ?"

Une équipe de bénévoles du Tafeln fait le tour des magasins chaque matin à Lunebourg, au sud de Hambourg, pour collecter des denrées alimentaires. Allemagne, juillet 2011. Photo O. Pasquiers

Les 4 associations françaises d'aide alimentaire (Banques Alimentaires, Croix Rouge française, Restos du Cœur et Secours populaire) s'unissent pour sauver l'aide européenne alimentaire.

 


 




"Il faut sauver l'aide européenne alimentaire"

Julien Lauprêtre, président du Secours populaire, tire la sonnette d’alarme : "Il faut sauver l'aide européenne alimentaire" !
Julien Lauprêtre à la conférence du 15 octobre 2012 sur l'avenir du Programme européen d'aide aux plus démunis (PEAD).
Julien Lauprêtre à la conférence du 15 octobre 2012 sur l'avenir du Programme européen d'aide aux plus démunis (PEAD).
J.F. Leray

Le Secours populaire, la Croix-Rouge, les Banques alimentaires et les Restos du coeur tirent la sonnette d’alarme : l’aide européenne alimentaire est menacée ! Les associations se sont réunies, lundi 15 octobre, pour avertir qu’elles ne pourront pas faire face à la hausse des besoins en nourriture si l’Union européenne ne remplace pas le Programme européen d’aide aux plus démunis (PEAD), dont la suppression est prévue pour janvier 2014. Les quatre associations lancent une mobilisation citoyenne pour sauver l'aide alimentaire européenne.
Julien Lauprêtre, président du SPF, également présent, répond à nos questions :

Pourquoi cette mobilisation ?
Nous sommes les quatre associations françaises habilitées à distribuer la nourriture du PEAD. Ensemble, nous interpellons l’opinion publique sur la menace que représente la fin de ce dispositif. Actuellement, sans cette aide humanitaire, 18 millions d’Européens, dont 4 millions de Français, n’auraient pas les moyens de manger toute l’année. Ne pas prolonger le PEAD, qui coûte seulement 1 euro par citoyen et par an, serait injuste, inhumain et ridicule.

Quelle est la part du PEAD dans l’aide distribuée par les associations ?
Il représente une part très importante. Un seul chiffre : en 2011, 130 millions de repas ont été distribués en France grâce au PEAD. Cela représente entre un quart et la moitié des denrées données par les associations. Instaurée en 1987, cette aide humanitaire a permis à des millions d’Européens pauvres et précaires de se nourrir. Elle contribue à ce que l’ensemble de la population européenne puisse manger à sa faim, conformément aux objectifs des Pères fondateurs.

La Commission cherche-t-elle à créer un successeur au PEAD ?
Oui, mais pour le moment rien n’est entériné. Le successeur du PEAD devra être adopté à l’unanimité par les 27 Etats membres. Ensuite, nous sommes très inquiets des pistes suivies par la Commission. Le schéma sur lequel elle travaille prévoit la baisse de près d’un tiers des ressources accordées aujourd’hui aux associations. Les dotations tomberaient ainsi de 480 millions à 360 millions d’euros par an. De plus, ce mécanisme servirait aussi à l’aide locative, vestimentaire, etc. Il ne prendrait donc pas en compte la priorité absolue que représente l’aide alimentaire.

Que demandez-vous aux pouvoirs publics ?
Dans les prochains jours, la Commission européenne va officialiser ses propositions. Nous revendiquons la préservation du mécanisme de solidarité et nous demandons que l’Union européenne porte son aide alimentaire à 640 millions d’euros par an, afin de répondre à l’ampleur des besoins. Pour cela, nous appelons à la mobilisation de tous les gens de cœur, des élus à tous les niveaux et des institutions européennes.

Les besoins augmentent ?
La misère et la pauvreté ont gagné du terrain depuis le début de la crise économique. Cet été nous avons collecté des tonnes de nourriture pour répondre à l’appel à l’aide d’une association espagnole qui avait distribué toutes ses vivres à cause de l’explosion du chômage de l’autre côté des Pyrénées. En France aussi, les besoins augmentent fortement. Il y a seulement trois ans, près de 2 millions de personnes se présentaient à nos permanences d’accueil, de solidarité et de relais santé. En 2011, leur nombre est passé à 2,5 millions. Les catégories les plus en difficultés sont les femmes seules avec enfants, les travailleurs pauvres, les immigrés et - ce qui est particulièrement douloureux - de nombreux retraités qui ont travaillé toute leur vie.

Observez-vous un élargissement de la crise ?
Nos bénévoles accueillent des catégories sociales qu’ils n’avaient pas l’habitude de voir : artisans, petits commerçants et même d’anciens cadres. Il y a eu aussi 150.000 jeunes qui ont poussé les portes du Secours populaire, l’année dernière. C’est pourquoi le SPF réunit 300 jeunes, venant de plusieurs pays européens, à Dole, dans le Jura, du 26 au 28 octobre, afin de réfléchir à une manière de mettre en place des actions de solidarité tournées vers eux.

Propos recueillis par olivier Vilain

La disparition programmée d’un système d’aide humanitaire

Créé en 1987 sous l’impulsion du mouvement associatif, le Programme européen d’aide alimentaire aux plus démunies (PEAD) permet à 18 millions d’européens vivant sous le seuil de pauvreté, de s’alimenter. A travers le PEAD, l’Union européenne met à disposition des Etats membres qui le souhaitent, ses stocks agricoles issus de la Politique agricole commune (PAC), principalement des céréales et du lait. Le PEAD représente 480 millions d’euros par an.

En France, ces stocks sont réceptionnés par un établissement public, FranceAgriMer, qui utilise ces matières premières comme monnaie d’échange auprès d’entreprises agroalimentaires, qui fournissent en retour des tonnes de semoule, de farine, de plats préparés et toute une gamme de produits laitiers aux quatre associations habilitées à les distribuer (Croix-Rouge française, Banques alimentaires, Restos du cœur, SPF).

Les réformes de la PAC ont peu à peu réduit les stocks agricoles, obligeant la Commission européenne à utiliser aussi des fonds pour maintenir le niveau de l’aide humanitaire. Une pratique contestée par plusieurs gouvernements, au premier rang desquels celui de Berlin, qui a obtenu, fin 2011, la fin du PEAD pour janvier 2014.

Depuis, la Commission européenne tente de mettre en place un remplaçant au PEAD. Les associations veulent la poursuite de ce système d’aide, mais aussi qu’il soit doté des moyens suffisants pour faire face à l’ampleur des besoins, qui ne cessent d’augmenter avec la crise économique.


 

Partager cet article
Repost0
19 octobre 2012 5 19 /10 /octobre /2012 20:40
Florange "est un canard boiteux", selon le futur président de la BPI
Pour une entrée en fonction, c'est un coup d'éclat. Le futur président de la la future Banque publique d'investissement (BPI), Jean-Pierre Jouyet, s'est signalé ce vendredi matin en qualifiant le site d'ArcelorMittal de Florange de "canard boiteux" et en expliquant que la BPI n'avait pas vocation à venir en aide aux sites industriels en difficulté.

"Est-ce que la BPI devra sauver Florange ?", lui a t-on demandé lors d'un entretien à Europe 1. "La BPI aura vocation à maintenir l'activité et non pas à aider les canards boiteux", a déclaré l'ancien président de l'Autorité des marchés. Cet ami personnel de François Hollande semble ignorer que le site de Florange, dont Arcelor Mittals 'apprête à fermer définitivement les deux hauts fourneaux, est pourtant viable économiquement. Un rapport rendu au ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg l'atteste

"Ca ne nous regarde pas"

La remarque de Jean-Pierre Jouyet augure mal de ce à quoi servira la Banque publique d'investissement. Dans cette même interview, Jouyet, qui est également directeur général de la Caisse des dépôts (CDC), a estimé que la BPI n'avait pas vocation à venir en aide à de grands groupes comme PSA pour sauver les emplois. "Je ne dis pas que ça ne nous regarde pas", a expliqué l'ancien secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, tout en prévenant que "la BPI aura vocation à financer essentiellement des PME et des entreprises de taille intermédiaire (ETI). Les exemples que vous avez cités relèvent de grands groupes. C'est une chose qui est différente."

La BPI "sera une banque pour prévenir les difficultés des entreprises et c'est une banque au service de l'avenir", a ajouté le directeur général de la CDC. "Nous souhaitons aider à des projets d'avenir pour compenser les difficultés que vous avez citées", a-t-il expliqué, en référence, outre Florange et PSA, à Sanofi, Alcatel-Lucent, Air France et Areva. "Elle fera de la prévention contre le chômage, elle aidera à ce qu'il y ait de nouvelles activités. Pour le reste, c'est à d'autres dispositifs de jouer si nécessaire", selon lui.

L'Humanité du 19 octobre 2012

Partager cet article
Repost0
12 octobre 2012 5 12 /10 /octobre /2012 21:57

TRIBUNES -  le 9 Octobre 2012

Agora

La vie fulgurante de Jean Zay

 

 

Pour sa quatrième saison des Figures d’humanité, les Amis de l’Humanité, en partenariat avec la Maison de la poésie, ont rendu hommage à Jean Zay, ministre du Front populaire assassiné en 1944 par des miliciens français.

Jean Zay (né en 1904, à Orléans), dont un lycée porte le nom, a été joliment honoré, samedi après-midi, à la Maison de la poésie (1). Député à vingt-sept ans, ministre à trente et un (nommé par Léon Blum), prisonnier politique à trente-six, assassiné à trente-neuf ans, cet homme a eu un itinéraire hors du commun.

Jean Zay n’est rien de moins que l’instigateur de la démocratisation du savoir et de la culture, du théâtre populaire pour tous, du CNRS, de la démocratisation des musées, de la défense d’un droit d’auteur, du Festival de Cannes (imaginé en 1938 !), de la Cinémathèque française, de l’école obligatoire jusqu’à quatorze ans, des classes découvertes en plein air, de la pédagogie moderne (un enseignement plus vivant), etc. Jean Zay était un ministre de l’Éducation visionnaire.

Son credo :

« La République repose avant tout sur le civisme et l’intelligence des citoyens, c’est-à-dire sur leur éducation intellectuelle et morale (…). »

  Il est « contre les utopies révolutionnaires ». Pour lui, la politique est ce « mouvement par lequel l’humanité s’approfondit et devient en quelque sorte plus digne d’elle-même ».

Juif, franc-maçon, partisan de l’union des gauches et du soutien de l’Espagne républicaine, antifasciste et antinazi, ministre de l’Éducation, Jean Zay est très tôt considéré par la droite extrême (celle de Rebatet) comme l’homme à abattre. Le 20 juin 1944, il est éliminé dans des conditions abominables et honteuses. Après un simulacre de procès, il est dénudé et tué d’une balle dans le dos, puis jeté dans un puits, avant d’être grenadé pour qu’il ne reste rien de lui.

Comme l’a rappelé Charles Silvestre, Jean Zay est un personnage « jaurésien », au sens où ce grand républicain méconnu a donné sa vie à la lutte pour la paix et la justice sociale. Il prônait l’éducation et la culture pour tous.

Claude Guerre, directeur de la Maison de la poésie, qui jouait le rôle de modérateur, a présenté les deux filles de Jean Zay, Hélène Mouchard-Zay et Catherine Martin-Zay, qui ont lu des textes de leur père. L’acteur, dramaturge, Jean-Paul Wenzel (cocréateur des Fédérés, d’un théâtre populaire, à Hérisson et à Montluçon, dans les années 1970), a relaté son expérience. Puis, Emmanuel Laurentin (producteur de la Fabrique de l’histoire, à France Culture), et Antoine Prost, historien, ont débattu.

Ce dernier, auteur de livres sur Jean Zay (entre autres), a emporté l’adhésion du public par son humour (il envisage de titrer son nouvel ouvrage : De Jean Zay à Claude Allègre, son exact contraire…). Sans céder au culte du héros, il préfère évoquer un « homme de bien », à « l’intelligence prodigieuse (…) Pas plus que Jean Moulin, il n’était un héros mais un juste. Un résistant inconnu… Il faudrait créer la tombe du résistant inconnu », conclut-il.

 Guillaume Chérel

Partager cet article
Repost0
5 octobre 2012 5 05 /10 /octobre /2012 20:48

 

 

Hauts-fourneaux de Florange, chronique d’une mort annoncée

 

 

J’ai écrit la chanson les Mains d’or, un texte qui parle de la sidérurgie où je décris une situation qui existe depuis les années 1970. Avant Arcelor, c’était Sacilor, avec les De Wendel qui ont décidé de ne plus réinvestir dans la technologie moderne. Ensuite, l’État Mitterrand les a beaucoup aidés, ce qui leur a permis de vendre très cher. 900 travailleurs, plus la sous-traitance, la fermeture des hauts-fourneaux, c’est la chronique d’une mort annoncée. Ce qui est scandaleux, c’est qu’on a laissé acheter pour très peu d’argent une usine tout équipée et le terrain sur laquelle elle est bâtie.

Mittal se comporte comme Bernard Tapie, mais à plus grande échelle. C’est la même technique de repreneurs qui promettent : « On va garder les emplois, ne vous inquiétez pas, je vais trouver de nouveaux débouchés. » Et le plus hallucinant, c’est que l’État n’ait pas encore fait une loi qui stipule : « Vous reprenez une usine, si jamais vous ne la faites pas fonctionner, vous rendez tout. Vous n’êtes pas propriétaire du terrain, du bâtiment. Vous n’êtes pas propriétaire de l’outil de travail. » L’État ne peut-il pas avoir un rôle de contrôle ? C’est ce qu’on lui demande. Il ne s’agit pas de ficeler un entrepreneur privé, il s’agit de délimiter des choses extrêmement précises sur la question des reprises de grandes entreprises qui nécessitent de gros investissements. Arnaud Montebourg était à gauche du PS, un genre de trublion. Ils lui ont trouvé un poste pour qu’il ne soit pas trop remuant.

Dix ans de politique de droite, ce n’est pas un cadeau et le nombre de fermetures d’entreprises qui se multiplie depuis quatre mois n’est pas un hasard non plus. Mais le gouvernement devait bien s’y attendre ! Je le dis dans les Mains d’or : « Je ne peux plus exister là / Je ne peux plus habiter là / Je ne sers plus à rien. » C’est tragique. Les travailleurs sont coincés, ont de plus en plus de crédits et le travail est de moins en moins considéré. S’ils ont aujourd’hui un peu de mal à réagir de façon globale, à ce rythme, tout peut arriver, y compris le risque d’un basculement à l’extrême droite. J’avais déjà fait pour Envoyé spécial un reportage sur les hauts-fourneaux de Lorraine. Il y en avait encore soixante qui fonctionnaient à l’époque. Vingt ans après, on va peut-être refaire quelque chose sur cette histoire d’attachement à la terre, au travail, sur ces ouvriers, qui, pour la plupart, sont des immigrés italiens, polonais, venus pour faire des métiers difficiles. Ce qui a changé, c’est qu’aujourd’hui Mittal n’est même pas une de ces dynasties, ces familles qu’on appelait les « barons de l’acier ». Ce ne sont plus des industriels. Ce sont des hommes d’affaires !

Bernard Lavilliers

L'Humanité du jeudi 4 octobre 2012

 

Partager cet article
Repost0
5 octobre 2012 5 05 /10 /octobre /2012 20:33


Un ministre PS bien introduit dans le monde des affaires

 

 

Le nouveau ministre de l’Économie, Pierre Moscovici, est en phase avec les réseaux qui comptent. Membre du cercle de l’Union interalliée, à deux pas de l’Élysée, rue du Faubourg-Saint-Honoré, il fréquente aussi Le Siècle, dont les célèbres dîners, réunissant la crème des hommes politiques et des journalistes, ont connu un certain succès médiatique, malgré la discrétion de l’Automobile Club de France qui les accueille place de la Concorde. Lieux de réunion des élites oligarchiques de droite, mais aussi de la gauche libérale, ces instances permettent à des personnalités engagées dans la vie politique de bénéficier de conditions confidentielles de rencontres et d’échanges. Moscovici fut l’un des vice-présidents du Cercle de l’industrie, poste qu’il a sans doute jugé plus prudent de quitter, le conflit d’influence risquant d’être trop flagrant avec ses nouvelles responsabilités. À ce poste, qu’il a occupé de 2004 à 2012, celui qui allait entrer au gouvernement de Jean-Marc Ayrault a fréquenté le grand patronat qui compose l’essentiel de ce cénacle.

Le Cercle compte 41 PDG ou Directeurs. De 2004 à 2012, Pierre Moscovici était l'un de ses vice-présidents

En juin 2012, le cercle compte 41 PDG ou directeurs généraux, de Christophe de Margerie (Total) à Jean-Cyril Spinetta (Air France-KLM), de Patrick Kron (Alstom) à Guillaume Pepy (SNCF). Le président de cette puissante assemblée est Philippe Varin, par ailleurs président du directoire de PSA Peugeot Citroën. C’est pourquoi la surprise surjouée de Pierre Moscovici, « j’ai ressenti un choc à l’annonce du plan de PSA », a-t-il déclaré, laisse pantois. Six autres membres sont d’anciens dirigeants d’entreprises industrielles comme Louis Gallois, ancien patron (de gauche) de la SNCF et d’EADS ou des hommes politiques comme Jacques Barrot (centriste), aujourd’hui membre du Conseil constitutionnel, et Gilles Carrez (UMP). Ce Cercle de l’industrie fut fondé en 1993 par Raymond H. Lévy, président de Renault, et par Dominique Strauss-Kahn. Selon l’autoprésentation, que l’on peut consulter sur son site, il « se distingue par sa spécificité industrielle, son engagement pour la construction européenne et son bipartisme politique ». a séparation des pouvoirs n’existe pas dans la classe dominante. La collusion entre les élites va de soi. À travers une intense sociabilité, cette classe sociale est la seule à être autant mobilisée, au-delà même de certains clivages politiques, avec, pour point commun, l’adhésion ferme et définitive au libéralisme économique. Les variantes d’orientation ne sont pas sans importance pour les travailleurs, mais un véritable changement de la condition des plus pauvres ne saurait venir d’agents sociaux englués dans la logique du profit capitaliste.

Les liens tissés pendant des années entre les membres du Cercle de l’industrie et le nouveau ministre de l’Économie favoriseront certainement les relations entre les industriels et le gouvernement. Ce n’est pas un hasard si Pierre Moscovici a choisi comme conseiller chargé des relations avec les entreprises un ex-dirigeant du groupe Accor, André Martinez, ancien camarade de promotion de François Hollande à HEC. Ce mélange des genres au plus haut niveau est justifié, pour les intéressés, par leur connaissance des grands patrons. Mais la contrepartie négative de cette compétence et de ces relations réside dans la promiscuité avec un monde dont les enjeux vont influer sur les choix politiques où les intérêts particuliers risqueront de l’emporter sur l’intérêt général.

Dernier ouvrage paru : le Président des riches, Paris, La Découverte, « Poche », 2011.

Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot (L'Humanité du jeudi 04.10.2012)

 

Partager cet article
Repost0