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3 juillet 2013 3 03 /07 /juillet /2013 22:24

"C'est un mauvais budget", affirme Delphine Batho ce mardi matin

POLITIQUE - L'Humanite du 2 Juillet 2013

 

Delphine Batho démissionnée pour avoir critiqué l'austérité du budget 2014

 

 

La ministre de l'Ecologie a été renvoyée du gouvernement ce mardi soir. Son tort: avoir rompu le silence dans les rangs du gouvernement en critiquant le "mauvais budget" prévu pour 2014, qui prévoit 14 milliards d'économie.

François Hollande a fait un exemple. Une heure après l'explication de Jean-Marc Ayrault avec Delphine Batho, le communiqué de l'Elysée est tombé. "Sur proposition du Premier ministre, le président de la République a mis fin aux fonctions de Mme Delphine Batho et a nommé M. Philippe Martin, ministre de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie", stipule-t-il.

Pour l'exemple

Début mai, à propos des couacs au sein du gouvernement, François Hollande avait souligné dans un entretien accordé à Paris Match que "personne n'(était) protégé dans le gouvernement". Mais mis à part le cas de la démission de l'ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac en mars, c'est la première fois sous le quinquennat Hollande qu'un membre du gouvernement est démissionné pour avoir tenu des propos critiques vis-à-vis du gouvernement.

La sanction est tombée sur l'une des benjamines du gouvernement. Aucun autre ministre n'a subi la même sanction. Pas même ceux qui avaient, à demi-mots, réclamé un changement d'orientation de la politique suivie, comme Arnaud Montebourg (Redressement productif), Benoît Hamon (Économie solidaire) ou l'écologiste Cécile Duflot (Logement). Vincent Peillon (Éducation) ou Nicole Bricq (Commerce extérieur) ont eu également des paroles jugées trop intempestives par Matignon sans que rien ne se passe, du moins publiquement.

Sanctionnée pour avoir dénoncé l'austérité

La nouvelle de la nomination de Philippe Martin, député du Gers, a été accompagnée d'un tweet en provenance de l'Elysée.

Un tweet aussi sec que celui de Matignon, qui annonçait quelques heures avant la convocation de la désormais ex-ministre de l'Ecologie.

Objet de la remontée de bretelles à venir: le mécontentement public de Delphine Batho à l'encontre du projet de budget 2014.

Avant la convocation de la ministre, à Matignon, on affirmait qu'en prenant tout en compte, "les moyens consacrés à l'action écologique sont en augmentation". Mme Batho "a réagi à l'effet d'affichage", ajoutait-on, tout en assurant que "la transition énergétique rest(ait) une priorité".

"L'écologie, ça ne se résume pas au ministère de l'Écologie. On ne peut pas tout ramener au budget. Chacun a des efforts à faire. Elle aussi", avait commenté un membre du gouvernement dans la journée.

L'ex-ministre de l'Ecologie avait pourtant de quoi être mécontente. Son ministère est la première cible des coupes budgétaires envisagées pour réaliser 14 milliards d'économies en 2014. Selon les premières projections, son enveloppe baisserait de 7% et ses effectifs seraient diminués de 522 postes. Une saignée qui ne devrait être compensée que partiellement par la fiscalité écologique et les investissements d'avenir, en plus de la taxe poids lourds.

Promesses de Hollande

"C'est un mauvais budget", a-t-elle lâché sur RTL, quelques heures avant le début du débat d'orientation budgétaire à l'Assemblée nationale. "Il y a un affichage qui n'est pas bon". L'écologie est-elle "bien une priorité"? "Est-ce qu'on a la capacité de passer du discours aux actes ?", se demande-t-elle alors qu'en septembre dernier, lors de la conférence environnementale, François Hollande avait lui-même promis de faire de la France "la nation de l'excellence environnementale", et lancé le débat national en cours sur la transition énergétique qui doit rendre la France moins dépendante des énergies fossiles et du nucléaire.

"Perte de confiance"

Lâchant ses coups, la ministre a fait le portrait d'une France qui "doute", où "il y a une déception à l'égard du gouvernement, il y a un doute sur notre volonté de changement". La "question de l'écologie, de la transformation de notre modèle de développement économique est cruciale", a-t-elle affirmé. "Dans le moment actuel, quand tout va mal, les Français ont besoin d'espoir, de perspectives d'avenir et donc, c'est un chantier très important dans ce quinquennat", a-t-elle martelé.

 

 

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