SUD ÉDUCATION ALSACE APPELLE À VOTER "NON" AU REFERENDUM DU 7
AVRIL
Les faits :
Le 1er décembre 2011, les élus du Conseil Général du Bas-Rhin, du
Haut-Rhin et les Conseillers régionaux d'Alsace se sont réunis à Colmar dans une instance appelée Congrès d'Alsace pour adopter le projet d'un Conseil Unique d'Alsace. Pour entériner cette
nouvelle instance, les alsaciens sont appelés aux urnes pour une consultation. Le projet de Conseil Unique d'Alsace s'inscrit dans le cadre de la réforme territoriale voulue par Sarkozy et
prépare l’acte III de la décentralisation.
Les conséquences pour l'éducation :
Cela constituera une avant-première, avant même que la loi dite acte III
de la décentralisation soit présentée et votée au parlement, loi pour laquelle nous avons de très vives inquiétudes, pour notre champ professionnel : transfert de l'orientation aux régions et
pilotage du service d'orientation régional, maîtrise de la carte des formations professionnelles par les régions avec à la clé, la destruction de l'enseignement professionnel en voie initiale,
deux expérimentations qui sont les prémices à une déréglementation de l'éducation avec un changement de statut pour les personnels, une mainmise des entreprises, via les régions, sur les
programmes et l'enseignement professionnel, une confusion entre enseignement professionnel et apprentissage.
Le projet du conseil territorial d’Alsace prévoit le transfert des
compétences justement dans ces domaines, et dans le domaine de l'enseignement des langues, sous couvert de bilinguisme. Outre le devenir de nos métiers, est en cause l'égalité de nos élèves pour
qui l'orientation, l'enseignement professionnel, l'enseignement des langues sera à la merci des lobbys locaux et plus.
Autres conséquences inquiétantes :
- Par ailleurs, cette collectivité nouvelle prévoit également le
transfert des compétences réglementaires en matière de droit du travail et va conduire à un droit du travail local qui va se rapprocher des droits du travail de nos voisins suisses et allemands ;
rappelons pour mémoire que le licenciement est libre en suisse et que le SMIC n'existe pas en Allemagne.
- La fusion des collectivités va entraîner la mise en œuvre de mesures de
type RGPP, de fusions de services publics : c'est donc moins de service public, et moins de fonctionnaires, et vice-versa.
- Pour faire fonctionner ce mille-feuille administratif, il faudra des
financements supplémentaires, donc il va y avoir des coupes budgétaires et la levée d’impôts locaux supplémentaires (contrairement à ce qui est annoncé, il n'y aura pas
d'économies).
- Sur la vie locale, ce projet favorise les métropoles, Strasbourg,
Mulhouse et Colmar et va pomper des ressources des autres communes, d'autant plus que Strasbourg est annoncée par Hollande comme futur Euro métropole.
l'Alsace ne doit pas, une fois de plus, être le laboratoire du
démantèlement des services publics en général et de l’éducation en particulier (orientation, enseignement professionnel, enseignement des langues, et à terme, enseignement primaire), et ne soyons
pas dupe, le reste suivra rapidement.
Il faut maintenir le cadre de l'Éducation Nationale, avec l'égalité de
traitement sur tout le territoire.
En conséquence, SUD EDUCATION ALSACE appelle à voter non au référendum du
7 avril.
Sud Education Alsace relaiera les actions de Solidaires qui a voté lors
de son congrès son opposition au Conseil Territorial d'Alsace et a rejoint la CGT et la FSU pour des actions intersyndicales d'opposition au projet.