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27 avril 2014 7 27 /04 /avril /2014 21:58
Alstom : La grande braderie
PAR MAUD VERGNOL
 
L'éditorial de Maud Vergnol dans l'Humanité ce lundi 28 avril : Revenu de son pèlerinage au Vatican, le premier ministre devra prendre ses responsabilités et priver les patrons d’Alstom de leur droit divin.

Encore un peu et Alstom, le père du TGV, serait passé dans le giron de la pieuvre américaine General Electric, sans que l’on entende une mouche voler. Il aura fallu attendre plusieurs jours pour que Bercy se réveille et qu’Arnaud Montebourg, devenu le ministre du déclin productif « made in France », appelle à la « vigilance patriotique ». Qu’a fait pour Alstom « l’État-stratège » dont les sociaux-libéraux nous rebattent les oreilles ? Rien. Le résultat de la politique de l’offre alliée à l’austérité est là, sous nos yeux. Le gouvernement, qui compte jouer la montre, en est rendu aujourd’hui à présenter la vente à la découpe proposée par le groupe allemand Siemens comme une alternative. Mais l’exécutif aurait tort de prendre ce dossier à la légère.
L’Élysée n’y joue-t-il pas le peu de crédibilité qu’il lui reste ? Les socialistes braderaient aux Américains la pépite industrielle que même la droite avait consenti à conserver ? Car, en 2003, l’État français avait engagé un bras de fer avec Bruxelles pour éviter le dépeçage du groupe en imposant une nationalisation temporaire... pour mieux reprivatiser quelques années plus tard. Alors bien sûr, l’on songe à Florange. À la capitulation en rase campagne de François Hollande. À Jospin, et son « État qui ne peut pas tout », repris à son compte par Jean-Marc Ayrault devant 
le funeste spectacle de la fermeture des hauts-fourneaux : 
« Une nationalisation ? Cela passe par une loi, c’est un processus long et semé d’obstacles juridiques »… Revenu de son pèlerinage au Vatican, le premier ministre devra prendre ses responsabilités et priver les patrons d’Alstom de leur droit divin. Car l’OPA du géant américain sonne comme le début d’une grande braderie. Comme un avant-goût du fameux traité transatlantique, concocté depuis un an en catimini par les libéraux américains et européens, sous la férule des multinationales. S’il était adopté, il permettrait d’attaquer en justice tout État qui ne se plierait pas aux normes du libéralisme. Jouer la montre… jusqu’aux élections européennes ?

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